“Cet après-midi nous sommes allés nous promener, nous avons parcouru cinq à six kilomètres, et sur notre passage tout était normal, aussi animé que d’habitude”. L’écrivain chinois Jia Fuyu, résident à Paris, commence ainsi son récit de la crise du coronavirus à ses compatriotes restés en Chine, sur le réseau social chinois WeChat, le 3 mars.

Personne ne porte de masque ; en deux heures, je n’ai vu que deux personnes le faire – sans doute des touristes chinois venant d’arriver, ils sortaient d’un hôtel.”

C’est qu’en Chine, le port du masque dans la rue est obligatoire. “Mais c’est sans doute bien ainsi, les matériels de protection sont réservés aux personnels médicaux et aux malades, sinon, on en manquerait.” L’ironie est toutefois qu’au début de la crise, les Chinois demandaient qu’on leur envoie des masques en Chine, et que maintenant, les amis en proposent aux Chinois de France.

Décontractés, les Français ?

Ceux-ci ressentent l’effet de la crise, écrit notre auteur. Ils évitent de rencontrer du monde, et on ne compte plus les rendez-vous annulés. À Belleville, des restaurants sont fermés, d’autres sont à moitié vides. Le Louvre est resté fermé pendant trois jours, “pas pour éviter la contamination entre visiteurs, mais à la demande des employés qui ont passé trois heures en assemblée générale avant de décréter la fermeture. Ils ont ce qu’ils appellent un ‘droit de retrait’ que des chauffeurs de bus ont aussi fait jouer. À ce rythme-là, tout le monde va l’utiliser”, écrit encore Jia Fuyu.

Les gens disent que les Français sont assez décontractés, en fait ils sont plutôt mous – plus mous que romantiques [cliché dominant en Chine à propos des Français]. Ils disent à tout bout de champ ‘c’est la vie !’”.

Le bilan du Covid-19 atteignait 1 191 cas d’infection dont 21 morts ce 9 mars en France. En Chine, d’où est partie l’épidémie, on compte 3 119 morts et plus de 80 000 contaminations, mais d’après les autorités, le nombre de nouvelles contaminations est le plus faible depuis le mois de janvier.