Pascal Praud réagit aux menaces portées contre lui par des rappeurs

VIDÉO. Insulté et violemment ciblé dans un clip des rappeurs Sneazzy et Nekfeu, le journaliste ne devrait pas porter plainte pour éviter d'alimenter la polémique.

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Temps de lecture : 2 min

Garder son sang-froid face à la bêtise et l'intolérable. Voilà la ligne de conduite choisie par Pascal Praud après avoir découvert avec stupéfaction qu'il était la cible de paroles menaçantes dans le dernier clip « Zéro détail » des rappeurs Sneazzy et Nekfeu. « Les journalistes salissent l'islam/ sont amateurs comme Pascal Praud », lancent notamment les deux anciens du groupe 1995. Avant de franchir la ligne jaune : « Ça mérite une balle dans le cervelet, le canon au fond de la bouche. » L'intéressé est tombé des nues en entendant de tels propos. Adepte du parler vrai, animateur de L'Heure des pros sur CNews, Pascal Praud est connu pour ne pas manier la langue de bois, mais de là à susciter de telles réactions haineuses… « C'est une méthode de discussion assez expéditive qu'ils me proposent là », a-t-il réagi lundi matin dans son émission, en confiant qu'il avait reçu « une tonne de SMS de personnes qui ont témoigné leur soutien et leur affection ». Plusieurs journalistes ont en effet officiellement manifesté leur solidarité avec notre confrère, à l'image de Philippe Corbé de RTL, Ivan Rioufol du Figaro, Jean-Michel Aphatie, Françoise Laborde, Éric Naulleau, tous condamnant cet appel au meurtre glissé dans un morceau de musique.

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Nekfeu récidive

Le plus intolérable dans cette histoire, c'est de voir Nekfeu récidiver dans l'outrance : il avait déjà appelé en 2013 à un « autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo » dans un refrain, soit deux ans avant les attentats contre le journal. Le rappeur avait par la suite exprimé son malaise et ses regrets, mais cette nouvelle violence verbale prouve qu'il a du mal à tirer les leçons du passé… De son côté, Pascal Praud disait hésiter sur la suite à donner. « On me dit que ces paroles tombent sous le coup de la loi et que les menaces de mort proférées sont punies sévèrement par 5 ans de prison et 45 000 euros d'amende, expliquait-il sur le plateau de L'Heure des pros. J'ai deux positions possibles, la première est de dire qu'on n'en parle pas, car ce serait faire de la publicité à ces gens-là et ça n'en vaut pas la peine. La deuxième est de dire qu'il ne faut pas laisser passer ça. Dans les deux options, il y a des arguments qui se défendent… » C'est finalement la première option qui risque de l'emporter. Comme le journaliste l'a confié à Télé Loisirs, il ne devrait pas personnellement porter plainte contre les deux rappeurs, pour éviter « de leur faire de la pub » et alimenter la polémique. En espérant juste que la justice se saisisse elle-même de l'affaire, comme cela avait été le cas lorsque Alain Finkielkraut avait été violemment insulté l'an dernier en marge d'une manifestation des Gilets jaunes – le parquet avait ouvert une enquête pour « injure publique ». Le groupe Canal+, qui évoque des « mots terribles », pourrait également porter l'affaire devant la justice.

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Commentaires (41)

  • Catalan1

    ... A encore frappé : deux cas supplémentaires...

  • cizias

    Le plus amusant dans cette histoire, c'est la réaction de Sneazzy... Toujours sur le même registre, celui de la victimisation. C'est ridicule. Ce manque de créativité devient lassant.
    En synthèse, nous n'avons pas compris son écriture subtile, la musique de ses mots, l'émotion de ses messages (très) cachés...
    Il devrait lire Prévert, Brassens (et pourquoi pas Barbelivien ?). Il se rendrait compte alors du niveau de sa prose, assez faible.

  • Marindodouss

    Le journaliste peut choisir de ne pas porter plainte, mais le Parquet peut-il laisser passer cela ?