« Le montant des dégâts est inestimable », a déclaré Camilo Rapu, président de la communauté autochtone de Rapa Nui sur l’île de Pâques, dans un entretien accordé au site d’information américain « CNN ». Dimanche 1er mars, un pick-up a renversé une statue moaï et son socle. L’œuvre s’est alors rompue en plusieurs morceaux le long du rivage rocheux. Sans conducteur, le véhicule aurait dévalé une pente pour finir sur le vestige archéologique à cause d’un problème de freinage. Le propriétaire du pick-up, un Chilien résident sur place, a été entendu par la police.
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La protection du site remise en cause
Le parc national de Rapa Nui est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1995. En plus d’être des vestiges archéologiques des XIIIe et XVe siècles, les moaï ont également une place importante dans la culture indigène. « Les moaï sont des structures sacrées qui détiennent une valeur religieuse pour le peuple de Rapa Nui », précise Camilo Rapu au journal d’information britannique « The Guardian ». Avant l’accident, on comptait 887 monolithes sur l’île chilienne. Mesurant entre 2 et 9 mètres de haut et pesant en moyenne près de 14 tonnes, voire 80 tonnes pour les plus grosses, ces statues monumentales attirent de nombreux touristes. D’après le maire de l’île Pedro Edmunds Paoa, depuis 2012, la population est passée de 8 000 à 12 000 habitants, en plus des 12 000 touristes qui visitent les lieux tous les mois.
En réaction à ce malheureux accident, le maire Pedro Edmunds Paoa souhaiterait interdire le stationnement et la circulation des véhicules à proximité des lieux protégés. Il y a huit ans, une proposition similaire avait été refusée. On peut espérer que la destruction d’une de ces statues emblématiques de l’île volcanique reculée de Polynésie permettra de changer les choses et d’améliorer la sécurité du site.