Après la mort de son fils, elle veut combattre le harcèlement scolaire et le bizutage 

Monique, une mère, s'est lancée dans un combat contre le harcèlement scolaire et le bizutage. En 2015, son fils Adrien avait mis fin à ses ses jours. Témoignage.

Monique Gorget a créé une association pour sensibiliser autour des questions de bizutage et de harcèlement scolaire
Monique Gorget a créé une association pour sensibiliser autour des questions de bizutage et de harcèlement scolaire (©JVC/RSM77)
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« Adrien ne doit pas être mort pour rien. » Cette phrase, Monique Gorget, la répète comme un mantra. Cette Seine-et-Marnaise de 58 ans est la présidente de l’association Adrien, une justice pour les étudiantsUne association créée avec son mari, au lendemain du drame qu’ils ont vécu.

En octobre 2015, leur fils de 20 ans mettait fin à ses jours après plusieurs mois de brimades de la part d’élèves de son école d’ingénieurs, en Mayenne. Dans une lettre laissée à ses pieds, ses explications laissent d’ailleurs peu de doute sur les motivations de son geste. 

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Adrien
Adrien avait mis fin à ses jours en 2015 (©DR)

Réseaux sociaux

« À l’époque, je l’ai poussé à aller au séjour d’intégration et c’est là que le calvaire a commencé pour lui », se souvient sa mère. Depuis, Monique s’est fait une promesse : alerter et prévenir sur les risques du harcèlement scolaire, une pratique qui s’est accélérée à l’heure des réseaux sociaux, mais aussi sur le bizutage, un délit pourtant punit par la loi depuis 1998.

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Au gré de ses recherches à compiler les faits divers à travers l’Hexagone, elle s’est rendu compte que la mort de son fils est loin d’être un phénomène isolé et elle souhaite désormais sensibiliser sur ces questions pour éviter de futurs drames. 

Parler de ces sujets dès la terminale

« D’après l’OMS, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15/29 ans (après les accidents de la route, ndlr) et il s’agit souvent d’étudiants », insiste Monique Gorget. À l’heure où les lycéens clôturent leurs vœux pour la rentrée prochaine, elle souhaite interpeller élèves et parents sur ces questions.

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« Notre expérience doit servir à quelque chose, insiste-t-elle. Il faut parler de ces sujets du harcèlement scolaire et du bizutage dès la terminale. Ce ne sera peut-être qu’une petite goutte d’eau, mais si ça peut faire germer quelque chose. »

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La mission de SOS Bizutage a évolué

Elle lance donc un appel à l’académie de Créteil afin de sensibiliser autour de cette problématique. Un combat mené depuis près de 35 ans par SOS Bizutage, créée par Jean-Claude Delarue, du Mée-sur-Seine

« Son combat est le nôtre depuis des années car, malgré l’interdiction du bizutage, ces pratiques perdurent. Les établissements ne veulent pas faire de vague pour écorner leur image, mais il faut dénoncer le bizutage qui est une répétition grandeur nature du harcèlement qui peut toucher les plus faibles. »

« Il y a des signes avant-coureurs »

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Adrien était très sportif et pratiquait notamment l’escalade (©DR)

Mais pas seulement, puisqu’Adrien était un garçon comme les autres. Très sportif, il pratiquait l’escalade, la nage ou le vélo. Brillant sur le plan intellectuel, il avait obtenu son bac S avec mention Très bien et avait intégré son école en tant que grand classé. 

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« Il y a des signes avant-coureurs et il ne faut surtout pas les sous-estimer, rappelle Monique Gorget. Les parents doivent aussi se saisir du problème quand leurs enfants sont majeurs. » Interdiction ou limitation de la consommation d’alcool, encadrement lors des week-ends d’intégration, formation des élèves : pour elle des solutions concrètes existent. 

« Briser l’omerta »

« En 1986, on voulait changer l’opinion publique sur le bizutage, rappelle Jean-Claude Delarue. Désormais, nous devons rappeler que ces phénomènes existent toujours et que ce harcèlement conduit toujours à des drames. »

Monique Gorget et Jean-Claude Delarue veulent par ailleurs exhorter les victimes à briser l’omerta et à contacter leurs associations respectives pour ne pas rester seules. « Ensemble, nous ferons un petit pas pour les étudiants, conclut Monique Gorget. Mais ce sera un grand pas pour changer les mentalités et sauver des vies. Adrien ne doit pas être mort pour rien. »

Renseignements : Association Adrien une justice pour les étudiants sur Facebook et www.sos-bizutage.com

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