L’Italie, seul pays entièrement confiné en raison de l’épidémie due au coronavirus, renforce encore ses mesures drastiques. Le premier ministre, Giuseppe Conte, a annoncé, mercredi 11 mars au soir, la fermeture des commerces dans la Péninsule, à l’exception de ceux relevant des secteurs de l’alimentation et de la santé.
« Nous fermons les commerces, les bars, les pubs, les restaurants », a-t-il dit lors d’une allocution solennelle. « La livraison à domicile restera autorisée. » « L’effet de l’effort sera visible dans les quatorze jours », a-t-il affirmé. Lundi soir, le pays avait décidé d’étendre l’ensemble des restrictions de déplacement à tout le pays au moins jusqu’au 3 avril.
L’Italie, membre du G7, est devenue le premier à généraliser des mesures aussi draconiennes, afin de tenter d’enrayer la progression de l’épidémie de Covid-19, qui y a déjà fait 827 morts et 12 462 cas détectés, selon un bilan rendu public mercredi soir.
Le gouvernement a par ailleurs annoncé une enveloppe de 25 milliards d’euros. Sur cette somme, la moitié environ sera mobilisée en urgence, tandis que l’autre servira pour d’éventuels besoins ultérieurs du pays.
Des transports au ralenti
Le pays semble vivre sous cloche mais il reste encore des possibilités de franchir les frontières. Accompagnée de sa famille, Mina, une Indienne de 58 ans, va pouvoir quitter Rome. « Nous avons reçu un message de notre compagnie. On nous a dit qu’on nous avait trouvé un vol et que nous pourrons rentrer parce que nous le voulons », dit-elle, soulagée.
A Termini, la gare centrale de Rome, des policiers restent vigilants pour s’assurer que chacun respecte la distance de sécurité d’au moins un mètre entre les personnes. Chacun doit exposer le motif de son voyage auprès de policiers munis de masques. Sur le panneau d’affichage, nulle trace d’annulation. Le train pour Venise via Florence n’embarque qu’une dizaine de voyageurs par wagon, mais il roule. Les métros et les autres transports publics à Rome et Milan, poumon économique de l’Italie, ne sont pas plus à l’arrêt.
De nombreux vols ont atterri mardi à Rome-Fiumicino, notamment en provenance de Paris, Barcelone, Nairobi ou New York. A celui de Ciampino, plus petit et réservé essentiellement aux vols des compagnies à bas coût, des vols en provenance de Madrid, Londres ou Varsovie sont également arrivés, et des voyageurs ont aussi pu décoller, notamment pour Paris, Nice, Berlin, Prague ou Tunis.
Les frontières se ferment
Mais la Botte se trouve de plus en plus coupée du monde : l’Autriche exige des voyageurs en provenance d’Italie la présentation d’un certificat médical, tandis que la Slovénie a décidé de fermer sa frontière avec ce pays. British Airway, l’irlandaise Ryanair et Air Canada – ainsi que l’Espagne – ont interrompu les liaisons aériennes avec les villes italiennes.
Air France a suspendu tous ses vols vers l’Italie du 14 mars au 3 avril. L’Australie a annoncé mercredi l’interdiction d’entrée dans le pays aux ressortissants étrangers ayant voyagé en Italie au cours des deux dernières semaines.
La société gestionnaire des aéroports de Rome, ADR, précise que tous les passagers à l’arrivée et ceux au départ vers des pays hors zone Schengen doivent passer sous des scanners thermiques, pour mesurer la fièvre éventuelle. La situation était semblable dans les deux aéroports de Milan. Alitalia a supprimé tous ses vols de l’un des aéroports et les a fortement réduits sur le second.
Les liaisons ferroviaires avec d’autres pays très affectées
Les chemins de fer français (SNCF) ont précisé mardi être « en attente de consignes ». Depuis la fin de février, les contrôleurs français descendent à Modane, avant la frontière italienne, pour être remplacés par des Italiens. La compagnie Thello, une filiale des chemins de fer italiens Trenitalia, a suspendu ses trains de nuit Paris-Venise ainsi que ses trains sur l’axe Marseille-Nice-Milan dans les deux sens, jusqu’au début d’avril. Quant à la liaison ferroviaire entre l’Allemagne et l’Italie, via Munich et l’Autriche, elle est désormais fermée, a annoncé Deutsche Bahn. Dublin et Londres ont appelé leurs citoyens à éviter l’Italie dans la mesure du possible
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