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Coronavirus : l’urgentiste chinoise Ai Fen révèle les pressions subies pour cacher la gravité de l’épidémie

La cheffe des urgences de l’hôpital central de Wuhan a été à l’origine de l’alerte répercutée par son collègue le docteur Li Wenliang sur la dangerosité du coronavirus.

Par  (Taipei, envoyé spécial)

Publié le 13 mars 2020 à 11h47, modifié le 24 mars 2020 à 03h38

Temps de Lecture 4 min.

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Une pancarte à l’effigie du docteur Li Wenliang, l’ophtalmologiste réprimandé par sa hiérarchie pour avoir donné l’alerte sur le Covid-19, lors d’une manifestation à hongkong, le 7 février.

Un peu plus d’un mois après l’émotion suscitée en Chine par la mort, le 7 février, du docteur Li Wenliang, l’ophtalmologiste réprimandé par la police pour avoir sonné l’alerte sur la gravité du virus, le témoignage d’Ai Fen, la cheffe du département des urgences du même hôpital, provoque un nouvel électrochoc.

Publié le 10 mars, le jour de la visite surprise du président chinois Xi Jinping à Wuhan, dans le magazine Ren Wu (« Les gens »), une filiale du groupe du Quotidien du peuple – l’organe de presse officiel du Comité central du Parti communiste chinois –, il a été censuré très rapidement. Il n’en a pas moins été largement diffusé sur les réseaux sociaux, attestant de l’aspiration à plus de transparence de toute une partie de la société chinoise.

Le long témoignage de l’urgentiste, que le journaliste de Ren Wu a rencontré début mars, faisait partie d’une série sur les « docteurs de Wuhan ». Si les copies papier du magazine ont été vite saisies et le site Internet expurgé du témoignage, le fait même qu’il ait pu être publié révèle une pugnacité nouvelle de la part de certains médias chinois.

Des copies photos du texte de Ren Wu, ainsi que des traductions automatiques dans toutes sortes de langages codés ou parfois ésotériques difficilement détectables par les outils électroniques de la censure, comme le braille, ou les hiéroglyphes égyptiens, se sont alors mises à circuler sur WeChat, la messagerie chinoise.

La docteure Ai fut directement à l’origine des informations disséminées ensuite par Li Wenliang : c’est elle qui envoya à ses collègues, sur WeChat, une photo du rapport du laboratoire qui avait analysé les échantillons en provenance d’une malade hospitalisée le 16 décembre, et dont l’état ne cessait de s’aggraver. M. Li le diffusa ensuite à d’autres personnes, en dehors de l’hôpital, qui le firent circuler.

Profondément choquée

La lecture de ce premier rapport, le 30 décembre, avait donné « des sueurs froides » au docteur Ai : le laboratoire indiquait qu’il s’agissait d’un coronavirus de type « SRAS » – une expression qu’elle entoure en rouge – que le principal mode de transmission se faisait par les gouttelettes émanant des secrétions pulmonaires du patient et que la pneumonie atypique qui en résultait était « de manière évidente contagieuse » – un autre signe que la contagion d’homme à homme, officiellement annoncée le 20 janvier par les autorités chinoises, fut décelée très tôt.

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