Certaines communes font face à une pénurie d'assesseurs à la veille des municipales. 1:18
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Marion Gauthier, édité par Séverine Mermilliod
A la veille des élections municipales, certaines communes doivent faire face à une pénurie d'assesseurs - ces personnes chargées de s'assurer du bon déroulement du vote et de faire émarger les votants. Le responsable : encore et toujours le coronavirus, qui fait des frileux mais aussi des malades.

Y aura-t-il des bureaux de vote sans assesseurs ? Les élections municipales se préparent et malgré les mesures annoncées par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus - gel hydroalcoolique dans les bureaux de vote, distance de sécurité..., les communes qui peinent déjà souvent à recruter des assesseurs sont confrontées à une difficulté supplémentaire. Dans le Haut-Rhin, où les écoles sont fermées depuis une semaine déjà, les bureaux de vote sont prêts mais ils cherchent encore des bras pour le dépouillement… La commune de Guebwiller a par exemple dû faire face à des désistements de ces volontaires qui assurent la régularité du scrutin, vérifient l'identité des électeurs, font signer la liste d’émargement et tamponner la carte électorale.

"Je trouve que c'est un peu dangereux"

"Toute la semaine, tous les jours, entre 5 et 10 personnes", et au total une trentaine de désistements et beaucoup d’énergie dépensée dans le recrutement de bénévoles, raconte Fanny, au service de l’état civil de la mairie de Guebwiller et secrétaire, dimanche, dans le bureau de vote. "Il y a eu différents motifs : il y avait d’abord en prévention, pour des personnes qui ont une santé fragile ou un proche qui a une santé fragile... Et après il y avait des personnes malades". 

Les assesseurs sont en première ligne lors de ces élections, exposés au défilé de centaines d’électeurs… Ils sont donc peu nombreux à être tentés. "Je trouve que c’est un peu dangereux", témoigne ainsi un habitant. "Il faut quand même bien qu’on vote donc oui, pourquoi pas être assesseur suppléant !", se dévoue une autre. Quant à un habitué des bureaux de vote, il a changé son fusil d'épaule : "Je vais toujours au dépouillement, mais je n’irai pas cette année, c’est trop risqué : c’est des locaux qui sont fermés, il n'y a pas d'air, beaucoup de monde, il faut être à plus d'un mètre l'un de l'autre mais en général on est quatre par table... Non."

Les mesures d’hygiène (gel hydroalcoolique, distance d’1 mètre entre chaque personne) ne semblent pas non plus convaincre et rassurer les électeurs. A Guebwiller, le nombre de procurations pourrait bien être multiplié par deux par rapport aux précédentes élections.