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La stratégie risquée du Royaume-Uni pour lutter contre le coronavirus

Selon les conseillers de Boris Johnson, il faudrait qu’environ 60 % de la population britannique contracte la maladie pour qu’elle développe cette immunité collective permettant d’éviter de futures épidémies.

Par  (Londres, correspondante)

Publié le 14 mars 2020 à 15h25, modifié le 16 mars 2020 à 07h10

Temps de Lecture 5 min.

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Chris Whitty, Boris Johnson et Patrick Vallance lors d’une conférence de presse sur  l’épidémie de Covid-19, à Londres, le 12 mars.

L’Italie, la France, l’Espagne la Belgique ou le Danemark sont désormais à l’arrêt. Ecoles, cafés, commerces non essentiels ont fermé. L’Allemagne boucle ses frontières, comme l’Autriche, et bien d’autres, pour freiner la pandémie et éviter l’effondrement de leurs systèmes nationaux de santé. Rien de tel au Royaume-Uni dimanche 15 mars, où les deux seuls conseils donnés par le gouvernement étaient encore : lavez vous les mains et isolez vous sept jours si vous avez les symptômes du coronavirus. Mais à quoi joue Boris Johnson ? Les critiques n’ont cessé d’enfler ces derniers jours contre le premier ministre, à mesure que se brouillait la communication venue de Downing Street.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés L’Europe, épicentre de la pandémie, se cloisonne face au Covid-19

« Herd immunity »

Vendredi matin, Patrick Vallance, le conseiller scientifique en chef (chief scientific advisor) du gouvernement, a détaillé l’approche officielle sur les principales chaînes d’information du pays. A 59 ans, cet ex-chef de la recherche et développement du géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK), est l’une des autorités scientifiques sur lesquelles Boris Johnson s’appuie pour prendre ses décisions. M. Vallance a insisté sur la notion d’« immunité collective » (herd immunity): pour lui, « Il n’est pas possible d’éviter que tout le monde attrape le virus. Et ce n’est pas non plus souhaitable, car il faut que la population acquière une certaine immunité ».

A l’en croire, le but des autorités britanniques n’est donc pas d’« éliminer » le virus, mais de limiter sa propagation pour éviter un « second pic » épidémique à l’hiver prochain. Toujours selon M. Vallance, il faudrait qu’environ 60 % de la population britannique contracte le virus pour qu’elle développe cette immunité collective permettant d’éviter de futures épidémies. Sachant que le pays compte un peu plus de 66 millions d’habitants, il s’agirait que 40 millions de Britanniques soient infectés par le virus. Si la plupart d’entre eux ne développeront qu’une forme légère de la maladie, quelques millions (6, 7, 8 millions ?) risquent quand même de tomber gravement malades. Autant dire que le National Health Service (NHS), le système de santé publique britannique, avec ses 5 000 lits en réanimation disponibles, serait très vite débordé.

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Epidémiologistes, médecins, politiques, les critiques pleuvent sur ces choix, surtout après que M. Johnson a alerté ses concitoyens qu’ils devaient se préparer « à perdre bien davantage d’êtres aimés ». Et pour cause : un grand nombre de vies est en jeu puisque, à suivre le raisonnement de M. Vallance, ce sont quelque 400 000 décès qui pourraient advenir dans le pays, avec un taux de mortalité du Covid-19 estimé, en fourchette basse, à 1 %.

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