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Face à l'épidémie de Covid-19, le Royaume-Uni refuse d'édicter des interdictions

Garder les écoles ouvertes, mettre fin à tous les contacts sociaux non essentiels, des recommandations pour les rassemblements: la réponse du gouvernement britannique tranche avec les mesures radicales prises dans les pays voisins

Le premier ministre Boris Johnson a donné une conférence de presse sur le nouveau coronavirus à Londres, le 16 mars 2020. — © REUTERS /Richard Pohle
Le premier ministre Boris Johnson a donné une conférence de presse sur le nouveau coronavirus à Londres, le 16 mars 2020. — © REUTERS /Richard Pohle

Pour limiter la propagation du nouveau coronavirus, le gouvernement britannique a demandé lundi au public d'éviter «tous les contacts sociaux non essentiels et de cesser tous les déplacements non essentiels». Critiqué jusqu'à présent pour la faiblesse de la réaction de son gouvernement face à la pandémie, le premier ministre Boris Johnson a précisé qu'il s'agissait d'une «forte recommandation» mais qu'il n'était «pas nécessaire» en l'état d'édicter des interdictions de rassemblement ou des fermetures de lieux publics, tout en décourageant leur fréquentation.

Boris Johnson a également jugé qu'en l'état, le gouvernement ne considérait pas utile de fermer les écoles, ajoutant que cette décision pourrait être revue. Il a aussi fait savoir qu'il serait «nécessaire (...) de s'assurer que ceux à la santé la plus fragile soient largement protégés de tout contact social pendant douze semaines».

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Le gouvernement demande par ailleurs désormais à tout foyer dont un membre présente les symptômes de contamination, température élevée ou toux persistante, de se mettre en quarantaine pendant 14 jours à domicile.

Un nombre de contaminations minoré en l'absence de test systématique

La réponse du gouvernement britannique, qui tranche avec les mesures radicales prises dans les pays voisins européens, vise à alléger la pression sur les services de santé et à favoriser l'émergence d'une «immunité collective». Elle a jusqu'ici été critiquée par des scientifiques qui la jugent trop timorée face à l'ampleur de la crise.

Le Royaume-Uni a enregistré en l'état 1543 cas positifs. 55 patients sont morts du Covid-19, soit 18 de plus en une journée, selon le dernier bilan fourni lundi par le ministre de la Santé Matt Hancock. Mais ce pays ne procède pas à des tests systématiques et le nombre des cas réels pourrait être bien plus élevé. «Sans action drastique, le nombre des cas pourrait doubler tous les cinq ou six jours», a averti Boris Johnson.

Le chef des services sanitaires Chris Whitty a, de son côté, promis que des tests seraient progressivement effectués sur une plus grande échelle.

Selon des documents révélés lundi par le Guardian, les services de santé britanniques estiment que jusqu'à 80% des Britanniques pourraient être contaminés, conduisant à près de huit millions d'hospitalisations, et l'épidémie pourrait durer un an. Ces documents «reflètent le scénario du pire, cela ne veut pas dire que c'est ce que nous attendons», a réagi un porte-parole du gouvernement.

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