C’est la première – relative – bonne nouvelle dans la terrible crise sanitaire à laquelle est confrontée l’Italie depuis trois semaines : selon les bilans, la courbe de progression du Covid-19 semble enfin ralentir, laissant apparaître les effets positifs du choix du confinement de la population, décidé progressivement à partir du 8 mars. La tendance avait été décelée depuis deux jours par les observateurs de l’épidémie, mais personne n’osait encore s’avancer, préférant attendre que les données chiffrées soient plus solides.
Attilio Fontana, le gouverneur (Ligue) de la région Lombardie, épicentre de la crise, a été le premier, parmi les responsables politiques italiens, à l’évoquer publiquement. Certes, le Covid-19 continue à sévir dans sa région, mais, a-t-il annoncé sur la chaîne d’information Sky TG 24, lundi 16 mars, « sa croissance n’est plus exponentielle ». Le rythme de sa progression ralentit, lentement mais sûrement, ce qui permet d’espérer enfin, à moyen terme, une amélioration de la situation, même si les perspectives immédiates restent très sombres.
Quelques heures plus tard, le bilan journalier délivré par la protection civile italienne était publié, et donnait plus de corps à cette théorie optimiste. Dans la soirée, le professeur Franco Locatelli, président du Conseil supérieur de santé, a déclaré : « Il y a une attention confiante sur ces données, qui doivent encore être consolidées dans les deux prochains jours. »
Tests moins systématiques
Certes, en valeur absolue, les chiffres du jour sont terribles : avec 349 morts de plus que la veille, et la barre des 2 000 victimes (2 148 au total) franchie, le bilan est effroyable. Selon tous les modèles de calcul, la barre des 3 000 décès devrait être franchie mercredi ou jeudi, et les deux prochaines semaines verront sans doute le nombre de morts atteindre de dramatiques proportions.
Mais le nombre de cas recensés croît nettement moins vite, en pourcentage. Ainsi, selon le bilan de la protection civile, actualisé dans la soirée, le pays compte désormais 28 114 cas, mais la hausse du jour n’est que de 13 %, contre 17 % la veille et 19 % samedi.
Sans doute ce chiffre est-il de moins en moins parlant : avec la progression de l’épidémie, et sa généralisation à des zones de peuplement trop importantes, les tests sont devenus moins systématiques : dans le nord du pays, ils se font désormais à l’arrivée à l’hôpital, et non plus à l’apparition des premiers symptômes.
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