Halte aux radiographies pulmonaires, faites un scanner. Telle est, dans le contexte d’épidémie due au SRAS-CoV-2, la recommandation de la Société française de radiologie (SFR) faite aux médecins.
Dans cette phase particulièrement tendue de la pandémie qui ne cesse de croître d’heure en heure en France, comme ailleurs en Europe, les services radio des hôpitaux sont en effet très - trop - sollicités. D'où cette recommandation pour tenter de désengorger les services. "La sur-prescription de radios thoraciques standards entraîne une surcharge d’activité et une désorganisation de nos services allant à l’encontre de l’efficience requise par la situation actuelle", précise le communiqué. D'autant qu'une étude parue fin février 2020 avait, de son côté, déjà démontré que la sensibilité du scanner était supérieure (98%) à celle du test par PCR (71%) effectué pour détecter le coronavirus.
Une toute nouvelle étude sino-américaine - toujours dans la revue Radiology - vient enfoncer le clou. Relayée également par la SFR, elle vient de démontrer que le SRAS-CoV-2 est à l’origine de signes radiologiques tout à fait spécifiques et bien distincts des autres pneumopathies saisonnières. Pour cette démonstration, les chercheurs ont suivi deux groupes de 200 patients, tous présentant des scanners anormaux. Les premiers, originaires de la province de Hunan (Chine), étaient positifs au Covid-19 ; les seconds, admis à l’hôpital Rhode Island de Providence (Etats-Unis) étaient atteints de pneumopathies virales saisonnières. L’analyse des 400 scanners a permis d’identifier des anomalies situées en périphérie du thorax, des opacités dites en verre dépoli.
Enfin, un autre travail, paru lui il y a environ un mois sur la plateforme Spectrum of imaging de la revue Radiology, a permis de reconstruire en 3D le thorax d’une femme de 41 ans infectée par le SRAS-CoV-2 et ayant voyagé dans la région de Wuhan (Chine). Autant de données qui toutes valident l'intérêt diagnostique du scanner, les test étant réservés aux formes graves.