Alors que les conséquences du réchauffement climatique se font de plus en plus importantes dans le monde, de récentes analyses menées par des chercheurs de l’IMBIE (Ice Sheet Mass Balance Intercomparison Exercise) révèlent que les glaces fondent de manière catastrophique et de plus en plus rapidement au Groenland et en Antarctique. Une situation dramatique qui risque d’accélérer la montée des eaux.

Des glaces qui fondent de manière catastrophique et de plus en plus rapidement au Groenland et en Antarctique

A cause du réchauffement climatique, la fonte des glaces du Groenland et de l’Antarctique accélère considérablement. Un constat des plus inquiétants annoncé par une équipe de chercheurs de l’Ice Sheet Mass Balance Intercomparison Exercise (IMBIE), collaboration entre l’European Space Agency (ESA) et la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Ces experts ont examiné les quantités de glace présentes au niveau du Groenland et de l’Antarctique et ont tenté de mieux comprendre leur impact sur l’élévation du niveau de la mer.

Ils sont parvenus à recueillir ces données à l’aide de 11 satellites qui leur ont permis d’analyser à la fois les volumes, les débits et la gravité de ces calottes glaciaires. Résultat : les chercheurs révèlent qu’entre 1992 et 2017, le Groenland et l’Antarctique ont perdu jusqu’à 6 400 milliards de tonnes de glace.

Ces chercheurs ont également rapporté que les glaces y ont fondu six fois plus vite dans les années 2010 que dans les années 1990, autrement dit de 81 milliards de tonnes perdues en un an à 475 milliards de tonnes. « Ce n’est pas une bonne nouvelle« , s’inquiète Andrew Sheperd, professeur de l’université de Leeds au Royaume-Uni et chercheur à l’origine de ces analyses.

— Armin Rose / Shutterstock.com

D’importants risques d’inondations et d’érosions côtières en raison de la montée des eaux

« Aujourd’hui, les calottes glaciaires contribuent à environ un tiers de toute l’élévation du niveau de la mer, alors que dans les années 1990, leur contribution était en fait assez faible, à environ 5 %. Cela a donc des implications importantes pour l’avenir, pour les inondations et l’érosion« , rapporte Andrew Sheperd dans un communiqué de l’université de Leeds, au Royaume-Uni.

« Chaque centimètre d’élévation du niveau de la mer entraîne des inondations et des érosions côtières. Si l’Antarctique et le Groenland continuent de suivre le pire scénario de réchauffement climatique, cela entraînera une élévation supplémentaire de 17 centimètres du niveau de la mer d’ici la fin du siècle, par rapport aux 53 centimètres déjà annoncés par le GIEC dans un scénario moyen. Cela signifierait que 400 millions de personnes risquent de subir des inondations côtières annuelles d’ici 2100. Ce ne sont pas des événements improbables avec de petits impacts. Ils sont déjà en cours et seront dévastateurs pour les communautés côtières« , a-t-il ajouté.

Dans des analyses menées en 2014, les experts estimaient que le niveau de la mer risquerait d’augmenter de 53 cm d’ici 2100 sur l’ensemble du globe. Néanmoins, ces récentes études de l’IMBIE révèlent que la fonte des glaces s’accélère en Antarctique et au Groenland. En effet, ils ont expliqué que cette fonte des glaces a été responsable d’une élévation du niveau de la mer de 17,8 millimètres : 10,6 millimètres, soit près de 6° %, pour le Groenland et 7,2 millimètres pour l’Antarctique. Le niveau de la mer pourrait encore augmenter de 17 cm d’ici la fin du siècle. Ainsi, la fonte des calottes glaciaires est aujourd’hui responsable du tiers de l’élévation du niveau de la mer.

Vers un nouveau record de fonte des glaces ?

2010 a été une année catastrophique avec une perte de 552 milliards de tonnes de glace au cours de cette même année. Une perte qui s’est additionnée à plusieurs années de fonte au niveau du Groenland. Un constat qui fait craindre les experts que la canicule qu’a subie l’Antarctique en été 2019 n’entraîne un nouveau record. Un sixième rapport à ce sujet est d’ailleurs en cours et sera publié en 2022.

« Ce que nos dernières estimations signifient, c’est que les délais que les gens attendent seront plus courts. Quelles que soient les mesures de planification urbaine ou côtière que vous prévoyez de mettre en place, elles doivent être construites plus tôt« , a annoncé Andrew Sheperd.

Ces données semblent donc dépeindre le pire des scénarios pour l’avenir du Groenland et de l’Antarctique, selon le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

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