Chloroquine : le Haut conseil de santé publique recommande de ne pas l'utiliser, sauf pour des formes graves

La chloroquine est testée sur plusieurs patients atteints de coronavirus en Europe.
La chloroquine est testée sur plusieurs patients atteints de coronavirus en Europe. © GERARD JULIEN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le Haut conseil de santé publique a recommandé de ne pas utiliser la chloroquine, cet antipaludéen testé sur des patients atteints de coronavirus, sauf pour des formes graves. 

La chloroquine pourra être administrée aux malades souffrant de "formes graves" du coronavirus, mais ne doit pas être utilisée pour des formes "moins sévères", a statué lundi le Haut conseil de santé publique, selon le ministre de la Santé Olivier Véran.

"Ne pas utiliser ce traitement en l'absence de recommandation, à l'exception de formes grave"

"Le Haut conseil recommande de ne pas utiliser ce traitement en l'absence de recommandation, à l'exception de formes graves, hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance stricte", a annoncé le ministre lundi soir lors d'un point presse sur l'évolution du coronavirus en France. Le comité scientifique "exclut toute prescription dans la population générale ou pour des formes non sévères à ce stade, en l'absence de toute donnée probante", a-t-il souligné. 

Un arrêté pour encadrer son recours "dans les prochaines heures"

Un arrêté encadrant précisément le recours à ce traitement, qui fait polémique sera pris "dans les prochaines heures", a précisé le ministre. En France, plusieurs élus font monter la pression pour généraliser rapidement l'utilisation de la chloroquine. Quant à Donald Trump, il en a vanté les mérites a plusieurs reprises. Mais des voix appellent à la prudence, insistant sur la nécessité d’attendre de vastes essais cliniques menés selon la stricte orthodoxie scientifique pour valider ou non le traitement.

De très nombreuses personnes se sont pressées lundi à Marseille, pour se faire tester par les équipes du professeur Didier Raoult qui préconisent ce traitement testé jusqu'ici sur un nombre très limité de patients (24). Dans son avis, le Haut Conseil de santé publique "incite les médecins à inclure le plus possible de malades dans les différents essais thérapeutiques en cours dans notre pays car c'est le moyen le plus sûr de déterminer rapidement si un traitement est efficace ou pas", a encore souligné le ministre.