Confinement : Waze supprime la fonction de signalement des contrôles policiers

par Cédric STANGHELLINI
Publié le 23 mars 2020 à 11h20, mis à jour le 25 mars 2020 à 9h44
L'application Waze permet aux utilisateurs de signaler la présence de policiers
L'application Waze permet aux utilisateurs de signaler la présence de policiers - Source : DR

REPÉRAGE – Alors que les consignes de confinement ne sont toujours pas systématiquement respectées, certains utilisateurs de Waze se servaient de l'application GPS pour signaler la présence des contrôles de police.

Le personnel hospitalier ne cesse de le répéter : la distanciation sociale et le respect des mesures de confinement sont le meilleur moyen d'aider les soignants à minimiser le nombre de nouveaux malades. "Restez chez vous !", martèlent médecins et infirmières depuis maintenant plusieurs jours. Un message on ne peut plus clair que certains peinent encore à entendre. 

De fait, alors que seules les sorties indispensables et dans un périmètre proche du domicile sont autorisées, que policiers et  gendarmes sont mobilisés à travers tout le territoire pour veiller au respect des consignes, ces nouvelles règles sanitaires ne sont toujours pas unanimement acceptées. Si bien que certains ont profité de l'application de géolocalisation Waze pour signaler les points de contrôles afin d'y échapper. Au risque de propager davantage le virus... Des comportements qui ont poussé Waze à réagir. 

Contacté par LCI, la porte-parole de Waze nous informe ainsi que "la fonction de signalement de la présence des forces de l'ordre a été totalement supprimée de Waze depuis ce weekend". Une décision intervenue suite aux nombreuses critiques dirigées contre l'application de navigation. 

Comment ces signalements étaient-ils effectués ?

Il faut dire que Waze n'est pas un GPS comme les autres. Créée en 2008 et rachetée par Google en 2013, cette application est fondée sur la réactivité de ses utilisateurs. Autrement dit, les conducteurs sont invités à signaler tout ce qu'ils peuvent croiser sur leur chemin : travaux, nids de poule, routes fermées, voies réduites, ralentissements inopinés, accidents, etc. Des informations utiles pour la sécurité routière. 

Mais une autre option pose problème : Waze propose également le signalement de toute présence de policiers ou de gendarmes... Si cette possibilité permet à certains automobilistes de s'écarter des contrôles d'alcoolémie et de vitesse, des utilisateurs - les piétons notamment - détournaient l'application pour se dérober aux règles du confinement.

LCI avait fait le test le vendredi 20 mars, dans l'après-midi, à Paris. Nous avions alors effectivement pu constater des signalements des points de contrôles des attestations de déplacement dérogatoire. 

Les contrôles des attestations de déplacement dérogatoire sont signalés sur l'application Waze
Les contrôles des attestations de déplacement dérogatoire sont signalés sur l'application Waze - DR

Comme le montre la capture d'écran ci-dessus, Waze informait par exemple ses utilisateurs de la présence des forces de l'ordre le long des quais de Seine, sur la rive gauche. Un lieu habituellement apprécié des badauds.

Waze demande à limiter les sorties

Depuis les annonces des autorités sur la distanciation sociale, Waze rappelle tous ses utilisateurs aux respects des règles de confinement via une fenêtre pop up.  Désormais, dès l'ouverture de l'application, un message d'alerte apparaît : "Ne conduisez qu'en cas de nécessité absolue. Dans ce cas, emportez votre attestation de déplacement dérogatoire." 

L'application Waze demande à ses utilisateurs de minimiser leurs déplacements en application des règles du confinement
L'application Waze demande à ses utilisateurs de minimiser leurs déplacements en application des règles du confinement - DR

Pour rappel, les déplacements tolérés sont ceux entre le domicile et le travail lorsque absolument nécessaires, pour aller faire ses courses, pour raisons de santé, ou encore pour "motif familial impérieux ou l’assistance de personnes vulnérables". 

En cas de non-respect des règles, les contrevenants risquent gros. Depuis le durcissement des sanctions voté par le Parlement, les 135 euros d'amende forfaitaire passeront à 1.500 euros en cas de récidive dans les 15 jours. En cas de violations répétées quatre fois dans les trente jours, la peine pourra aller jusqu'à 3.700 euros d'amende et six mois de prison au maximum.

Confinement : de nombreuses villes instaurent un couvre-feuSource : JT 20h WE

Cédric STANGHELLINI

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