Karim Tabbou, figure du "Hirak" algérien, condamné à un an de prison

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Karim tabbou, figure du hirak algerien, condamne a un an de prison[reuters.com]
(Crédits : Louafi Larbi)

ALGER (Reuters) - Karim Tabboukarim , une des figures du mouvement de contestation en Algérie, a été condamné à un an de prison pour "atteinte au moral de l'armée", a-t-on appris mardi auprès d'avocats spécialisés dans les droits de l'homme.

Il avait été inculpé l'an dernier pour avoir critiqué le général Ahmed Gaïd Salah, alors chef d'état-major de l'armée, qui a succombé à une crise cardiaque le 23 décembre dernier.

Karim Tabbou, opposant de longue date, a émergé comme un des chefs de file du "Hirak" (le mouvement, en arabe) apparu en février de l'année dernière.

Cette contestation a abouti à coups de manifestations hebdomadaires à la démission du président Abdelaziz Bouteflika il y a près d'un an et s'est prolongée bien au-delà de l'élection d'un nouveau chef d'Etat, Abdelmadjid Tebboune.

Selon Abdelghani Badi, avocat spécialisé dans les droits de l'homme, Karim Tabbou a été condamné à un an de prison au terme d'un procès au cours duquel il n'a pas été en mesure de se défendre à la suite d'un malaise ayant conduit à une paralysie faciale.

"Comment peut-on juger quelqu'un qui ne peut plus parler parce qu'il a eu une attaque ?", a déploré l'avocat dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux.

La condamnation du militant a été confirmée par un autre avocat, Moustafa Bouchachi, qui a dénoncé un scandale.

Le ministère de la Justice n'a diffusé aucun communiqué au sujet de Tabbou.

Les manifestations hebdomadaires du "Hirak" ont été stoppées vendredi dernier en raison de l'épidémie de coronavirus.

(Lamine Chikhi; version française Henri-Pierre André, édité par Jean-Michel Bélot)