Bordeaux : condamné à 3 ans ferme pour avoir frappé sa compagne pendant le confinement

Le prévenu avait aussi agressé les policiers et mis le feu à l’appartement.

 En garde à vue, il avait ensuite copieusement insulté des policiers, avertissant qu’ils allaient « tous prendre une balle dans la tête » (photo d’illustration).
En garde à vue, il avait ensuite copieusement insulté des policiers, avertissant qu’ils allaient « tous prendre une balle dans la tête » (photo d’illustration). LP/M. Pf.

    Un trentenaire jugé pour avoir frappé sa compagne chez elle au premier week-end de confinement puis menacé des policiers a été condamné mercredi à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bordeaux, qui a ordonné son incarcération.

    Steve K., cuisinier de nationalité centrafricaine jugé en comparution immédiate, était poursuivi pour avoir frappé au cours d'une dispute dans la nuit du 21 au 22 mars sa compagne qui lui avait demandé quelques jours auparavant de quitter son appartement, mettant fin à une relation conflictuelle entrecoupée de séparation et réconciliation.

    « Frappée contre le réfrigérateur », elle avait été prise d'une crise d'épilepsie avant de prendre la fuite le lendemain avec sa fille, a résumé le président du tribunal. Elle s'est vu prescrire 3 jours d'ITT.

    Il avait mis le feu à l'appartement

    Seul dans l'appartement à Bègles, près de Bordeaux, il avait ensuite, de rage, mis le feu à l'appartement, causant l'asphyxie des deux chats de sa compagne et des dégâts importants.

    En garde à vue, la bouche couverte d'un masque de protection, il avait ensuite copieusement insulté des policiers, avertissant qu'ils allaient « tous prendre une balle dans la tête » en faisant référence aux « frères Kouachi », les tueurs de Charlie Hebdo, avant d'agresser un fonctionnaire. « Au moment de le ramener en cellule, il s'est vanté d'avoir le coronavirus », a raconté un des trois policiers qui l'accusait de s'être jeté sur lui, au sol, au commissariat de Bordeaux.

    « J j'avais pris 80 cachets en 3-4 jours »

    Dans le box, le trentenaire, qui a dit avoir tenté de se suicider au White spirit après la dispute conjugale, a tenté de se justifier : « Je suis désolé, j'étais pas dans mon état normal, j'avais pris 80 cachets en 3-4 jours. J'ai du mal à accepter la séparation. Je veux pas partir. Je lui dis on attend la fin du confinement (fin mars, ndlr) ».

    « Vous aviez pourtant une solution en dehors du confinement, vous pouviez aller chez vos parents », a rétorqué le président au prévenu déjà condamné à 11 reprises.

    Les agressions envers les policiers ? « J'étais sur la défensive, j'étais pas dans mon état », a répété le trentenaire affirmant avoir répondu à des « provocations ». Un malheureux « quiproquo entre le mot masque et mot black », a regretté son avocat Me Grégoire Mouly.

    Les excuses du prévenu, qualifié d'« escroc de la parole » par le procureur, n'ont pas convaincu le tribunal qui a assorti son jugement d'une interdiction d'entrer en contact avec la victime et sa fille, conformément aux réquisitions du ministère public.