Emmanuel Macron l’a répété plusieurs fois : “La France est en guerre contre le coronavirus” et “si, c’est bien le personnel de santé qui est ‘en première ligne’, l’armée aussi peut apporter son aide”. C’est ce qu’a annoncé le président français ce mercredi 25 mars, lors d’un déplacement à Mulhouse, relaie El País.

Usant “de toutes sortes de métaphores de guerre”, précise El Periódico, le chef d’État a expliqué : cette “nouvelle opération baptisée ‘Résilience’ – distincte du dispositif Sentinelle qui mobilise quotidiennement jusqu’à 7 000 militaires contre le risque terroriste – sera entièrement consacrée à l’aide et au soutien aux populations, ainsi qu’à l’appui aux services publics”, détaille Le Temps.

Le nombre de soldats concernés n’a toutefois pas été évoqué, mais l’on sait que “deux navires de guerre [Mistral et Dixmude]” vont être déployés “au large des côtes des territoires français d’outre-mer, en Guyane, et dans le sud de l’océan Indien”, ajoute de son côté Politico.

“S’habituer à une mort qui n’a aucun visage”

Concernant la “première ligne du front” de cette guerre sanitaire, à savoir “le corps médical”, note Le Temps, Emmanuel Macron “a promis un ‘plan d’investissement [et de revalorisation des carrières] massif’ pour l’hôpital” une fois la crise terminée, ainsi qu’une “prime exceptionnelle” et des heures supplémentaires majorées.

Des annonces qui interviennent alors que les personnels soignants alertent depuis des mois sur manque de moyens et que les hôpitaux sont submergés face à la pandémie du Covid-19. À Mulhouse, une infirmière témoigne :

Notre capacité de réanimation est saturée. Tous les patients que nous recevons désormais sont à prendre en charge immédiatement. Aucune de nos formations ne nous avait préparés à ça. Faire face au coronavirus, c’est s’habituer à une mort qui n’a aucun visage.”

Le chef des armées

Et ce n’est pas un hasard si Emmanuel Macron a choisi la ville alsacienne, “particulièrement frappée”. La “bataille qui s’y joue” est symbolique “du combat français contre le Covid 19”, assure le quotidien suisse. En effet, la “région du Grand Est est la plus touchée par le virus”, complète El Periódico. Si bien que des patients ont même dû être déplacés vers d’autres établissements hospitaliers (dans les pays frontaliers ou dans d’autres régions de France).

De plus, en venant “saluer les militaires du service de santé des armées qui, en une semaine, ont installé un hôpital de campagne doté d’une trentaine de lits de réanimation”, au milieu des “tentes kaki” et des “sentinelles en faction”, le “président français” entend montrer qu’il “veut être présent sur le terrain”, ajoute Le Temps. Somme toute, comme le résume Die Welt, avec cette crise, Macron se présente comme le commandant en chef de la nation – ce qu’il est de facto”.