CORONAVIRUS - Elle aurait difficilement être plus critique. Dans une interview au Figaro, publiée vendredi 27 mars, Marine Le Pen fustige l’action du gouvernement dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus.
“Qu’est-ce que l’unité nationale? Participer aux mensonges du gouvernement? Couvrir ses incompétences comme la mise en danger de gens luttant en première ligne contre le virus?”, attaque-t-elle d’emblée, refusant de prendre part au front uni politique -qui se désunit peu à peu- autour de l’exécutif.
Elle dénonce tour à tour la décision de laisser les frontières nationales ouvertes, la stratégie gouvernementale de dépistage ou encore l’impréparation de l’exécutif face à l’épidémie.
L’UE “porte une très lourde responsabilité dans la diffusion massive de l’épidémie”
“Chaque jour les Français mesurent l’effondrement de l’État régalien mais aussi de l’État gestionnaire”, estime-t-elle notamment alors que, selon l’institut YouGov pour Le HuffPost ce samedi 28 mars, une majorité de Français juge désormais que le gouvernement gère mal l’épidémie.
Mais la présidente du Rassemblement national ne se s’attaque pas uniquement au gouvernement. Elle fustige tout autant l’inaction de l’Union européenne. Elle va jusqu’à dire que “le premier mort du Coronavirus, c’est elle.”
“L’Union européenne a été totalement inexistante et même néfaste. La première instruction qu’elle a donnée aux États durant cette crise aura été de ne surtout pas limiter la circulation des personnes... Elle porte une très lourde responsabilité dans la diffusion massive de l’épidémie. Et ce, par pure idéologie”, estime-t-elle dans les colonnes du Figaro.
Sur un autre ton, nombreux sont ceux à s’inquiéter des dissensions au sein de l’UE. Confrontés à une crise sanitaire sans précédent qui mettra selon toute vraisemblance l’économie du vieux continent à genoux, les 27 ne parviennent pas à s’entendre sur une riposte financière commune forte.
“Danger mortel” sur l’Union européenne
“Le climat qui semble régner entre les chefs d’État et de gouvernement et le manque de solidarité européenne font courir un danger mortel à l’Union européenne”, a même mis en garde l’ex-président de la Commission européenne, Jacques Delors.
L’ancien ministre français de l’Économie, âgé de 94 ans, qui a dirigé l’exécutif européen entre 1985 et 1995, est sorti de son silence pour lancer un avertissement: “Le microbe est de retour”.
Comme pendant la crise des dettes souveraines de la zone euro, commencée en 2010 dans le sillage de la crise financière de 2008, une ancienne fracture réapparaît entre les pays du Nord, tels l’Allemagne et les Pays-Bas, aux finances publiques saines, et ceux du Sud, comme l’Italie, l’Espagne et même la France, accusés de laxisme budgétaire.
Le Premier ministre italien Giuseppe Conte, dont le pays est le plus touché au monde en nombre de morts, a appelé l’UE ”à ne pas commettre d’erreurs tragiques”. Sinon, “l’édifice européen tout entier risque de perdre sa raison d’être”, a-t-il dit dans le quotidien italien il Sole 24 Ore de samedi.
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