Le Grolandais de Canal +, Gustave Kervern, qui a des racines brestoises, vit confiné, chez lui à Paris, alors qu’il aurait tant aimé louer une maison en Bretagne. Le réalisateur-scénariste-comédien nous raconte sa vie de confiné au quotidien.
1 « Je m’ennuie »
« Je suis confiné à Paris et je m’ennuie dans mon petit appartement de 50 m2, situé dans le XIIe arrondissement, près de Bastille. Je suis en compagnie de ma femme, Stéphanie, et de mes deux enfants : Yona, 14 ans, et Victor, 17 ans. On avait pensé louer une maison en Bretagne mais on s’y est pris tard. C’est bien aussi de désengorger la région parisienne car ce sont dans les grandes villes (New York, Madrid…) que les pics de contamination sont enregistrés. Je comprends donc ceux qui ont pu fuir la capitale. Si j’avais eu une résidence secondaire, j’aurais en effet également quitté Paris et je l’aurais fait en train car je n’ai pas de voiture ».
2 « J’ai l’impression de l’avoir chopé »
« Qu’est-ce que je fais de mes journées ? Et bien, rien. Je n’arrive pas à travailler. Cette histoire de Covid-19 me bouffe le cerveau. Je ne sais pas si c’est psychosomatique mais j’ai l’impression de l’avoir chopé. J’étais hyperfatigué, j’avais des essoufflements… Je voulais subir le test, mais on ne peut pas. Heureusement que les journaux paraissent encore. Je sors donc tous les matins acheter Libération et Aujourd’hui en France ».
3 « Un mauvais film américain de science-fiction »
« On vit un drôle de moment. Avec ma femme, on se regarde parfois et on se dit : mais, on est en train de rêver. On a l’impression de vivre un mauvais film américain de science-fiction. On se rend compte que la liberté que l’on avait avant, c’était quand même pas mal. Quand je sors, je porte désormais un masque. Dehors, tout le monde se regarde, s’évite. C’est très bizarre comme ambiance. Le truc qui est bien, c’est qu’il y a très peu de voitures et donc très peu de pollution. Mais bon, on ne ressent pas encore les effets car on reste pour l’instant confinés chez soi ».
4 « Me lever le plus tard possible »
« J’essaie de me lever le plus tard possible, c’est-à-dire 10 h au lieu de 8 h, sinon les journées sont sans fin. Du coup, je me couche plus tard. Je regarde des documentaires, des séries… Je sors aussi faire les courses pour nous quatre. Dans le magasin bio, les rayons sont dévalisés, car, comme me le confiait le gérant, les gens ne faisaient pas trois repas par jour à la maison avant le confinement ».
5 « Il n’y aura pas d’après »
« Tout le monde dit qu’il y aura un avant et un après. J’en parlais avec Benoît Delépine et on pense, tous les deux, qu’il n’y aura pas d’après. Ça va même être pire car comme tout le monde va vouloir s’éclater, il y aura encore plus de voyages, plus de consommation… Et comme d’habitude, personne ne va rien retenir comme leçon de l’épisode que nous vivons actuellement. Celui-ci constitue quand même un signal d’alarme par rapport à ce qui va nous arriver avec le réchauffement climatique de la planète. En fait, on tire aucune leçon de tout ce qui se passe et c’est ça qui m’énerve. Il faut que les gens prennent réellement conscience qu’il faut changer les choses. Il faut écouter des gens comme l’astrophysicien Aurélien Barrau qui prédit l’effondrement, mais personne ne le fait ».