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Dans un premier temps, lundi soir, trois juges fédéraux leur ont donné raison. Dans des décisions distinctes, ils ont bloqué les décisions du Texas, de l'Ohio et de l'Alabama, en rappelant que la Cour suprême des Etats-Unis avait reconnu en 1973 le droit des femmes à avorter dans le pays. L'un d'eux a souligné que le temple du Droit américain n'avait jamais mentionné de «clause» suspensive en cas d'urgence sanitaire.
Victoire provisoire pour le Texas
Mais ce message clair s'est brouillé mardi, lorsqu'une cour d'appel a accordé une victoire d'étape au procureur général du Texas, Ken Paxton. Elle a ordonné de suspendre les IVG au Texas «provisoirement afin de donner suffisamment de temps à la Cour pour examiner» les arguments des parties. Dans un communiqué, le procureur Paxton a «applaudi» cette décision qui, selon lui, «place les bonnes priorités dans l'attribution des équipements de protection pour les soignants».
UPDATE: Victory at 5th Circuit - Abortion ruling stayed! https://t.co/vmpyXsje0B
— Attorney General Ken Paxton (@KenPaxtonTX) 31 mars 2020
Les opérations non-vitales (pour placer des prothèses ou corriger la vue par exemple) ont été reportées aux Etats-Unis, où les contaminations s'accélèrent (plus de 175 000 cas, 3400 morts), afin de laisser un maximum de lits disponibles pour les malades du Covid-19 et de réserver les équipements de protection aux personnels chargés de les soigner.
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Les sociétés savantes ont appelé à maintenir l'accès aux IVG. «Nous avons mis en garde sur les conséquences pour les femmes» de les suspendre, relève Skye Perryman, une responsable de ce collège de spécialistes: «ne pas pouvoir avorter peut avoir un impact profond sur leur vie, leur santé et leur bien-être.»
Certaines femmes enceintes privées de l'accès à l'avortement vont «voyager dans d'autres Etats au risque de s'exposer ou de propager le coronavirus», d'autres vont «essayer d'avorter pour leurs propres moyens», a craint Alexis McGill Johnson, dans une conférence de presse organisée par visio-conférence. «Les grossesses ne s'arrêtent pas à cause de la crise sanitaire», a renchéri Jennifer Dalven, de la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU.
ICYMI: Yesterday a federal judge temporarily blocked Texas from halting abortions during this pandemic, which means abortion care services will resume in Texas.
— ACLU of Texas (@ACLUTx) 31 mars 2020
Abortion is a fundamental right. #AbortionIsEssentialHealthcare https://t.co/f46gGD2oNU
Jennifer Dalven a assuré ne pas être «surprise» par les décisions du Texas, mais aussi de l'Alabama, de l'Ohio, de l'Iowa ou encore de l'Oklahoma, car «ce sont les mêmes Etats qui adoptent depuis des années des lois anti-avortements et cherchent à fermer les cliniques pour des raisons bidons». Depuis une vingtaine d'années, les Etats de la «Bible Belt» ont effectivement multiplié les textes de loi restrictifs sur l'avortement.
La pandémie comme prétexte
Depuis l'accession de Donald Trump à la Maison-Blanche, ces Etats ont redoublé leurs efforts dans l'espoir que la Cour suprême remaniée par le président républicain, lui aussi opposé à l'avortement, revienne sur sa jurisprudence. Il y a un an, l'Alabama a ainsi adopté une loi interdisant tous les avortements même en cas de viol ou d'inceste. La justice l'a empêchée d'entrer en vigueur mais la procédure se poursuit.
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La dernière offensive relève de la même logique, estime le docteur Yashica Robinson, gynécologue en Alabama. «Après avoir essuyé un nombre illimité d'attaques, nous voyons l'action actuelle de l'Etat pour ce qu'elle est: une tentative d'attaquer l'accès à l'avortement sous prétexte de la pandémie».