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Des femmes verbalisées pour avoir acheté des protections menstruelles

par Sarah Chekroun ,
Des femmes verbalisées pour avoir acheté des protections menstruelles© GettyImages
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Plusieurs femmes ont été verbalisées pour l’achat d’un test de grossesse ou de protections périodiques car les forces de l’ordre n’ont pas jugé qu’il s’agissait de produits de première nécessité.

Sommaire
  1. · La colère monte sur les réseaux sociaux
  2. · Des achats pourtant autorisés
  3. · Est-ce à la police d'évaluer ce qui est ou non de première nécessité ?
  4. · “Ça va saigner” : l'appel à laisser couler le sang des règles pour lutter contre la précarité menstruelle

Le 17 mars dernier, le gouvernement instaurait un confinement dans tout le pays afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus, Covid-19. Les établissements scolaires, les bars, les restaurants et tous les lieux "non essentiels" à la vie des Français ont fermé leurs portes. La population est vivement invitée à réduire ses sorties. Des attestations de déplacement dérogatoire ont alors été mises en place. Seuls certains motifs comme se rendre chez son médecin, faire du sport ou bien encore effectuer des achats de première nécessité sont autorisés.

Cependant, plusieurs personnes ont écopé d'une amende de 135 euros car elles se déplaçaient pour acheter des produits féminins comme un test de grossesse ou bien des protections menstruelles. Les forces de l’ordre n’ont pas jugé qu’il s’agissait de produits de première nécessité.

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La colère monte sur les réseaux sociaux

Plusieurs femmes ont livré leur témoignage sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter, après avoir été verbalisées ou réprimandées par la police pour l’achat de produits féminins. "J’ai demandé à mon chéri de me ramener des serviettes hygiéniques lundi soir, il était en règle, attestation, carte d’identité etc… mais il a reçu 135€ d’amende 'parce que si madame en avait vraiment besoin elle a qu’à sortir les chercher elle-même'", explique @Georgette_Sand. "Je suis sortie acheter des serviettes hygiéniques et là un flic m'arrête et veut me verbaliser parce que c'est pas "vital" ? Donc des gens qui font la queue sur 50m pour des clopes, c'est ok, mais une nana qui veut acheter des tampons c'est un scandale ???????", confie @buesheel. "Donc là une amie à mon copain est allée acheter des tampons et s’est pris une amende parce que selon le flic ce n’est pas vital ???????", déclare à son tour @lisaaliseaa. "@EmmanuelMacron donc on peut avoir une amende car les serviettes hygiéniques ou des tampons ne sont pas des produits de première nécessité. Est-ce une blague ? Et en plus on serait obligé de se rendre en magasin en personne ? Très évident lorsqu'on est plié de douleur.", s'insurge @FrenchFictions.

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Certaines vont même jusqu’à proposer des méthodes de grand-mère pour déterminer une éventuelle grossesse pour celles qui auraient peur d’être verbalisées.

Des achats pourtant autorisés

Il est conseillé d’anticiper ses besoins lorsqu’on se déplace pour faire ses courses. Néanmoins, un oubli peut arriver à tout le monde. En cas d’urgence, il est tout à fait possible de sortir pour se procurer des produits de première nécessité dont les tampons et autres protections menstruelles font partie. C'est notamment pour cette raison qu'en 2015, la France votait pour que la TVA sur les protections hygiéniques passe de 20% à 5,5%.

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Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, assurait qu’il était autorisé de se rendre dans une pharmacie pour acheter un test de grossesse, des médicaments ou bien une pilule contraceptive. De son côté, le ministre de la Santé, Olivier Véran, affirmait qu’"aucune femme en France ne peut être empêchée d’accéder à la contraception "même pendant le confinement.

Est-ce à la police d'évaluer ce qui est ou non de première nécessité ?

Les autorités n’ont pas le droit de fouiller vos affaires mais peuvent vous demander d'ouvrir votre sac de courses "afin de justifier votre achat de produits de première nécessité", précise le tchat de la police nationale. Cela est également valable pour vos achats en pharmacie. Néanmoins, les magasins qui restent ouverts sont déterminés par un décret du gouvernement. Ainsi, les forces de l’ordre n’ont pas à juger vos courses. De même, la police ne peut vous obliger à dévoiler la raison de votre visite chez le médecin

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De plus, il est possible de contester une amende. "Une contravention qui se fonderait sur l'absence de nécessité du bien acheté pourrait être contestée, pour absence de prévisibilité de l'infraction", assure l'Observatoire parisien des libertés publiques qui conseille de, si possible, trouver un témoin, et surtout de ne pas payer l’amende. Vous avez 45 jours pour effectuer les démarches, 30 jours s'il s'agit d'une amende majorée.

“Ça va saigner” : l'appel à laisser couler le sang des règles pour lutter contre la précarité menstruelle

Vidéo par Juliette Le Peillet

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Sarah Chekroun
Responsable édito affiliation
Passionnée par les thématiques beauté et mode mais aussi le lifestyle, je suis toujours à la recherche des plus grandes tendances et des meilleurs produits à tester afin de vous …
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