Coronavirus : et Edouard Philippe découvrit «l’enfer» de Matignon

En première ligne face au Covid-19, le Premier ministre, d’«humeur sombre» selon ses proches, ne décolère pas des attaques de l’opposition et n’ignore pas la tentation de faire de lui un fusible après la crise.

 « Il est très tendu car il ne veut pas se tromper ou passer à côté de quelque chose », expose un conseiller à propos d’Edouard Philippe.
« Il est très tendu car il ne veut pas se tromper ou passer à côté de quelque chose », expose un conseiller à propos d’Edouard Philippe. AFP/Stéphane de Sakutin

    Dans le huis clos du petit-déjeuner téléphonique de la majorité, la métaphore guerrière a saisi tout le monde : « Lorsqu'un militaire doit lâcher une bombe, si on lui explique en vol qu'il va passer en cour martiale parce qu'il a raté son objectif à un mètre près, il va faire huit fois le tour! », s'est irrité Edouard Philippe. « Les menaces de commissions d'enquête sont très mal vécues par les ministres et directeurs d'administration. Un haut fonctionnaire ne doit pas avoir la main qui tremble, sinon il ne prend pas les bonnes décisions », a-t-il poursuivi, « fatigué et agacé » de l'aveu de tous ses proches.

    Dans son viseur : l'opposition. « Les Républicains espèrent nous enfoncer la tête sous l'eau. Est-ce qu'on aurait vu ça en janvier 2015 pendant les attentats ou en 2008 pendant la crise financière? », gronde un fidèle. Plus qu'à sa famille politique d'origine, c'est à son ex-ministre, Agnès Buzyn, que le Premier ministre en voudrait d'avoir sonné l'hallali. « Ses déclarations lui ont fait très mal. Je dirais même, davantage que les menaces judiciaires », confie un ministre.

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