La pandémie de Covid-19, qui a connu “au cours des cinq dernières semaines une croissance presque exponentielle” et frappe aujourd’hui “presque tous les pays, territoires et régions”, pourrait toucher dans les prochains jours un million de personnes à travers le monde, s’est alarmé mercredi 1er avril le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Lors d’une conférence de presse à Genève, relayée par la BBC, il a expliqué :

“Au cours des cinq dernières semaines, le nombre de nouveaux cas a connu une croissance quasi exponentielle et le nombre de décès a plus que doublé durant la semaine écoulée. Dans les prochains jours, nous atteindrons un million de cas confirmés et 50 000 décès dans le monde entier.”

Et ce alors que “le monde ne savait presque rien” du nouveau coronavirus “il y a trois mois, lorsque les premiers signalements ont émergé à Wuhan, en Chine”, relève CNBC. “Le Covid-19 est une menace réelle. Il s’agit d’une menace réelle pour tous les habitants de la planète”, a insisté Maria Van Kerkhove, une des responsables du programme de lutte contre la maladie à l’OMS, citée par la chaîne américaine.

Plus de 5 000 morts aux États-Unis

En l’absence de vaccin ou de traitement, le moyen de lutte le plus efficace reste le confinement, qui concerne près d’un habitant de la planète sur deux. Mercredi, la Floride, l’Érythrée ou la Sierra Leone ont à leur tour adopté cette mesure. L’Allemagne, l’Italie ou le Portugal en ont prolongé la durée.

Les bilans continuent de s’alourdir : plus de 13 ​000 morts en Italie, de 9 000 en Espagne – le pays a déploré ​mercredi 864 nouveaux morts en vingt-quatre heures –, de 4 000 en France… Aux États-Unis, le pays où la maladie progresse le plus vite, un total de 215 417 personnes ont été contaminées et 5 116 d’entre elles sont mortes, a indiqué jeudi 2 avril l’université Johns Hopkins sur son site Internet. En vingt-quatre heures, 884 décès y ont été recensés, ce qui constitue un nouveau record quotidien sur le territoire américain.

Mais, “alors que le Covid-19 fait des ravages dans un nombre croissant de pays”, l’OMS est aussi confrontée à “un monde divisé [qui] met son autorité à l’épreuve”, observe le Los Angeles Times. “L’agence doit gérer les tensions politiques entre les deux nations les plus puissantes du monde, les États-Unis et la Chine. Elle est également confrontée à un nationalisme croissant et, dans certains cas, à un rejet de la science alimenté par le populisme et les réseaux sociaux”, explique le quotidien américain. Au bout du compte, elle “risque de devenir spectatrice dans la crise qui se déroule”.