Coronavirus : les chats peuvent aussi être infectés

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Coronavirus : les chats peuvent aussi être infectés

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Votre chat peut-il être contaminé par le coronavirus ?
Votre chat peut-il être contaminé par le coronavirus ?
© Radio France - Valeria Emanuele

Selon une étude chinoise, les chats peuvent aussi être infectés par le virus Sars-Cov-19 et le transmettre à leurs congénères. Mais pas les chiens, ni les cochons, les canards et les poules !

Un chat en Belgique, deux chiens à Hong-Kong... Les cas rapportés de contamination animalière sont rares depuis le début de la pandémie au Sars-Cov-19. Mais en raison des contacts rapprochés des maîtres avec leur animal de compagnie, une équipe de chercheurs chinois en santé vétérinaire a jugé utile d'étudier une éventuelle transmission de l'homme à l'animal domestique. En France, la moitié des foyers possèdent un animal de compagnie. En 2017, on recensait 13,5 millions de chats et 7,4 millions de chiens.

La première étude concernant une éventuelle transmission vient une fois encore de Chine. Zhigao Bu, virologue à l'Institut de recherche vétérinaire de Harbon, sous tutelle du ministère de l'Agriculture, a mené une expérience en laboratoire. 

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Plusieurs espèces ont été étudiées : les chats, les chiens, les cochons, les poulets, les furets (modèles habituels pour l'étude des virus respiratoires selon les auteurs de cette étude). Les chercheurs qui publient sur le site BioRxriv (un site de pré publication où les travaux n'ont pas été revus par les pairs) précisent que l'expérimentation a été approuvée par le comité d'éthique de l'Académie des Sciences chinoise. 

Cinq chats infectés au Sars-Cov-19

Cinq chats ont été volontairement infectés à de fortes doses avec le Sars-Cov-19. Les chercheurs leur ont inoculé le virus par le nez. Après six jours, deux d'entre eux ont été euthanasiés afin de mesurer la charge virale dans leur organisme. Le virus était présent dans leur voies respiratoires supérieures (nez, gorge, trachées) mais pas dans leurs poumons.

Les trois autres chats ont été mis dans des cages, chacun à côté d'un congénère non infecté lui aussi en cage. Un seul chat exempt de virus au départ a été contaminé comme l'a montré la présence d'anticorps relevés sur les dépouilles, une fois les félins euthanasiés.

Cela tend à montrer qu'un chat est capable d'en infecter un autre, vraisemblablement par échange de gouttelettes issues du système respiratoire. N'ayant pas pu collecter des gouttelettes expectorées par les chats en raison de leur agressivité, notent les auteurs, le virus a été recherché dans leurs excréments. Le seul chat infecté (par un congénère), l'a été au bout de trois jours. Il n'y a donc pas de preuve directe du mode de contamination. 

L'expérience a ensuite été menée sur trois chiens beagles à qui les expérimentateurs ont inoculé du virus dans les narines avant de les mettre ensuite au contact de deux congénères sains. Tous, une fois euthanasiés après quelques jours, étaient séronégatifs. Même chose avec des poules, des canards et des cochons.

Pas de panique

Voilà qui fait dire à ces scientifiques que les efforts pour juguler la propagation du virus ne doivent pas oublier les chats. 

Dans la revue Nature, Linda Saif, virologue à l'université de l'état de l'Ohio, juge à propos de ce résultat qu**'il ne faut pas paniquer**. Il n'y a selon elle à ce stade aucune preuve que les chats peuvent infecter leur maître. 

Les félins n'ont pas montré de signes marqués de la maladie ce qui, selon elle, signifie que "le virus n'est pas hautement transmissible aux chats". Elle note qu'en l'absence de détails précis sur la position des cages, la transmission du virus d'un animal infecté à un animal sain n'est pas clairement établie. Quant à la transmission d'un félin vers l'homme, rien dans cette expérience ne permet d'en dire quoi que ce soit. 

La semaine passé, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC, Centre pour le contrôle et la prévention des maladies) avait recommandé pour les personnes infectées par le virus de limiter les contacts rapprochés avec leur animal de compagnie, sans toutefois s'alarmer outre mesure. En l'absence de plus d'études, cette recommandation relevait du principe de précaution avant tout.

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