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Coronavirus: les travailleurs expatriés stigmatisés dans les pays du Golfe

Même si les monarchies du Golfe ont pris de nombreuses mesures très tôt pour enrayer la propagation du virus, plus de 4 000 cas positifs au Covid-19 et une vingtaine de décès liés à la maladie ont été recensés dans cette partie du monde. La main-d‘œuvre étrangère souffre particulièrement du ralentissement de l‘économie et craint pour sa santé. Au Koweït, une célèbre actrice s‘est d‘ailleurs prononcée en faveur de leur expulsion.

Contrôle de la température des ouvriers sur un chantier à Ahmadi, au Koweït, le 28 mars 2020.
Contrôle de la température des ouvriers sur un chantier à Ahmadi, au Koweït, le 28 mars 2020. REUTERS/Stephanie McGehee
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L‘actrice Hayat al-Fahad est une personnalité reconnue au Koweït. Dans une interview téléphonique diffusée sur la chaîne de télévision locale ATV, elle s‘est prononcée en faveur de l'expulsion des expatriés.

« Nous en avons assez. Si nous tombons malade, il n'y aura pas de (place) à l'hôpital », a déclaré l’actrice de 71 ans connue pour ses rôles dans des séries télévisées arabes. « Pourquoi devrions-nous nous occuper d'eux si leurs pays ne veulent pas d'eux ? Est-ce que ces gens ne sont pas supposés partir lors des crises ? », a-t-elle continué. « Nous devrions les expulser (...), les mettre dans le désert. Je ne suis pas contre la compassion, mais nous avons atteint un niveau où nous en avons assez », a-t-elle insisté.

Dans un pays où près de 70% de la population est étrangère, cette préconisation semble certes peu réalisable, estime notre correspondant dans la région, Nicolas Keraudren. Mais alors que le Koweït a enregistré moins de 400 cas positifs au Covid-19, l‘actrice sous-entend dans ses propos que les travailleurs immigrés sont à l’origine de la propagation du virus dans le pays.

Perte d’emploi et conditions dégradées

La population expatriée issue principalement des pays asiatiques et vivant bien souvent dans des conditions précaires subit tout particulièrement le contexte mondial sanitaire. Le ralentissement de l‘activité économique fait craindre en effet à ces travailleurs la perte de leur emploi. Par ailleurs, et malgré les mesures de couvre-feu partielles décidées dans certains pays du Golfe comme le Koweït, des travailleurs n’ont pas cessé leur activité professionnelle et s‘exposent ainsi à une possible contamination.  

Le 20 mars dernier, l’ONG Amnesty International avait déjà demandé au Qatar et aux pays du Golfe « de veiller à ce que les travailleurs migrants ne soient pas davantage marginalisés durant cette crise ». 

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