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Coronavirus : « La Chine a une responsabilité dans cette épidémie transmise par un animal sauvage interdit de commerce »

Dans une tribune au « Monde », Yann Arthus-Bertrand, Olivier Blond et Sylvie Lemmet s’indignent du non-respect par la Chine de sa signature de la Convention internationale contre le trafic des espèces sauvages (Cites), qui protège le pangolin.

Publié le 08 avril 2020 à 11h32, modifié le 08 avril 2020 à 17h56 Temps de Lecture 4 min.

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« Les espèces de pangolin vivant en Asie ayant diminué de façon rapide, la Chine s’est tournée vers l’Afrique pour ses approvisionnements. » Photo : un pangolin dans le parc national Kalahari-Gemsbok (Afrique du Sud)

Tribune. L’épidémie de Covid-19 est partie de Chine, d’où le virus est passé à l’être humain par le biais d’animaux sauvages, dont, semble-t-il, les pangolins – qui sont pourtant officiellement protégés. La Chine a donc une importante responsabilité dans la naissance de cette épidémie transmise au monde entier par un animal sauvage interdit de commerce, mais en vente publique dans ses marchés. Il faut en tirer une conclusion essentielle : respecter les traités internationaux sur la biodiversité ne doit être une option pour personne.

La Chine est en effet membre de la Convention internationale contre le trafic des espèces sauvages (Cites). Cette convention a alerté depuis 1994 sur les risques d’extinction du pangolin. Son commerce a été soumis à de fortes restrictions et interdit pour les espèces asiatiques. Pourtant, le pangolin est resté l’un des animaux les plus braconnés au monde. Il est utilisé en Chine pour sa viande ou pour la pharmacopée.

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Les espèces de pangolin vivant en Asie ayant diminué de façon rapide, la Chine s’est tournée vers l’Afrique pour ses approvisionnements. Les forêts du continent fournissent plusieurs centaines de milliers de pangolins chaque année pour la consommation locale et l’exportation. Le Nigeria serait la plaque tournante des exportations vers la Chine.

Le rôle des Etats d’appliquer les conventions internationales

En septembre 2016, à Johannesburg, lors de à la 17e conférence des parties de la Cites, les huit espèces de pangolins, africaines et asiatiques, ont été intégrées à l’annexe 1, statut qui interdit tout commerce international de ces espèces sauf dérogation spécifique – notamment à des fins de recherche. La Chine s’est donc engagée, comme tous les autres pays signataires, à mettre fin au trafic et à la vente des pangolins.

Cela n’a pas empêché grand-chose. Comme pour la plupart des trafics, l’importance croissante des saisies policières montre tout juste l’importance grandissante du trafic, et les marchés continuent de vendre ces petits animaux timides ou leurs cadavres. Il est avéré que les trafics d’animaux sauvages sont aux mains de mafias puissantes. Mais c’est bien le rôle des Etats que d’appliquer les conventions internationales qu’ils signent, en informant leurs populations, en contrôlant les trafics. C’est leur responsabilité.

l’Etat chinois contrôle ses citoyens comme nul autre pays, et il est impossible de croire que ces trafics perdurent sans la complicité ou la tolérance de l’Etat.

Certains pays africains peuvent avoir des difficultés à lutter contre le braconnage. Face à des braconniers plus nombreux, mieux équipés et sans vergogne, les gardes forestiers risquent leur vie dans un combat inégal. Des dizaines d’entre eux sont morts, par exemple, en tentant de lutter contre le trafic de corne de rhinocéros, principalement vers l’Asie. Mais l’Etat chinois contrôle ses citoyens, ses frontières et ses communications comme nul autre pays, et il est impossible de croire que ces trafics perdurent sans la complicité ou la tolérance de parties importantes de l’Etat.

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