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Coronavirus: l'UE s'entend sur une réponse économique commune

Après une première réunion infructueuse mardi, puis des échanges tendus, les ministres européens des Finances sont finalement parvenus à s'entendre ce jeudi 9 avril sur une réponse économique commune face au coronavirus, trouvant un terrain d'entente avec les Pays-Bas, longtemps inflexibles.

Le ministre des Finances français Bruno Le Maire lors de la réunion de l'Eurogroupe par visioconférence le 9 avril 2020.
Le ministre des Finances français Bruno Le Maire lors de la réunion de l'Eurogroupe par visioconférence le 9 avril 2020. Ludovic MARIN / AFP
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« La réunion s'est achevée sous les applaudissements des ministres », a annoncé sur Twitter le porte-parole du président de l'Eurogroupe aux alentours de 22h00 (20H00 GMT). Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a lui salué un « excellent accord », incluant « 500 milliards d'euros disponibles immédiatement » et « un fonds de relance à venir ».

Ce plan est un très bon plan, efficace, massif et c'est un plan qui permet de dégager immédiatement 500 milliards d'euros de soutien à nos économies.

00:42

Bruno Le Maire

Aabla Jounaïdi

Les ministres des Finances de la zone Euro se sont accordés jeudi pour un plan de relance destiné à contrer les effets de la pandémie de coronavirus. Après une première réunion infructueuse de seize heures de mardi soir à mercredi matin, les ministres des Finances avaient suspendu leur réunion jusqu’à ce jeudi soir dans l’espoir de parvenir à un accord pour soutenir les économies les plus durement touchées. En fin de compte, les tractations les plus importantes auront été celles qui se sont déroulées entre capitales durant les deux journées de suspension de la réunion de l’Eurogroupe…

Le plan arrêté devrait se monter à au moins 540 milliards d’euros et concernera autant les travailleurs que les États ou les entreprises, précise notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Il aura fallu le psychodrame des seize heures de visioconférence de l’Eurogroupe mardi soir pour que les pays de la zone Euro parviennent à mettre sur pied la solidarité économique européenne face aux effets du Covid-19.

Une réponse orientée sur trois axes

Face à la pandémie, la réponse européenne doit s'orienter sur trois axes principaux : jusqu'à 240 milliards d'euros de prêts du fonds de secours de la zone euro, un fonds de garantie de 200 milliards d'euros pour les entreprises et jusqu'à 100 milliards pour soutenir le chômage partiel. La brûlante question des « coronabonds », destinés à soutenir l'économie à plus long terme après la crise, considérée comme moins urgente, n'a pas été tranchée jeudi.

Une réponse unitaire était d'autant plus indispensable que l'économie européenne se dirige en 2020 vers une profonde récession, le Fonds monétaire international estimant même que le coronavirus pourrait engendrer au niveau mondial « les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression » de 1929.

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«C’est la pire crise depuis la grande dépression» de 1929, a déclaré Kristalina Georgieva, directrice du FMI

Ariane Gaffuri

Mercredi matin, après seize heures d'échanges stériles, La Haye avait été unanimement critiquée pour son inflexibilité, un blocage qualifié de « contreproductif » et « incompréhensible » par la présidence française. Les Etats membres reprochaient aux Pays-Bas – soutenus, selon une source européenne, par l'Autriche, la Suède et le Danemark – de bloquer l'activation du Mécanisme européen de stabilité (MES) en conditionnant strictement les prêts que pourrait octroyer ce fonds de secours de la zone euro à des réformes économiques.

Pas d'accord sur une mutualisation de la dette

Les pays les plus affectés par le virus, en particulier l'Italie, réclament la création d'un fonds de relance qui puisse être financé par de la dette commune, sous la forme d'euro-obligations parfois appelées « coronabonds » ou « eurobonds ». Parmi ces pays figurent aussi l'Espagne et la France, ainsi que la Grèce, Malte, le Luxembourg ou l'Irlande, selon des sources concordantes. Or, la mutualisation des dettes constitue une ligne rouge pour Berlin et La Haye, qui refusent de s'inscrire dans une démarche commune avec les Etats très endettés du Sud, jugés laxistes dans leur gestion. Le texte final évoque un fonds de relance dont « les aspects juridiques et pratiques », notamment le financement devra encore être défini.

(et avec AFP)

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