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Big bang au PS : l’aile gauche dénonce "un coup d’Etat"

Alors que mercredi dans la journée, Harlem Désir s’est vu propulsé secrétaire d’Etat aux Affaires européennes pour mieux libérer son poste à la tête du PS, la manoeuvre ne passe pas du tout à la gauche du parti. L'exécutif a laissé à Harlem Désir le soin d'officialiser le passage de témoin avec Jean-Christophe Cambadélis. Marie-Noëlle Lienemann dénonce un "coup d’Etat permanent".

Arthur Nazaret , Mis à jour le
Jean-Christophe Cambadélis devrait remplacer Harlem Désir à la tête du PS.
Jean-Christophe Cambadélis devrait remplacer Harlem Désir à la tête du PS. © Abaca press

Le petit rayon de soleil n’adoucit pas Marie-Noëlle Lienemann. Devant le siège du PS, alors qu’un big bang se prépare en ce doux mercredi d'avril - (Cambadélis doit remplacer Harlem Désir "promu" secrétaire d’Etat ) - la sénatrice de l’aile gauche est en colère. Et la voilà qui, paraphrasant Mitterrand, dénonce "un coup d’Etat permanent". Avant de s’en prendre "aux combines d’appareil". Arrive tout sourire Carlos Da Silva, un proche de Manuel Valls. Passant devant Lienemann, il balance goguenard et assez fort pour que la presse puisse l’entendre : "Elle est encore au PS?" Réponse de la sénatrice : "Pour plus longtemps que toi mon pauvre ami. Moi, je n’ai jamais perdu mes élections."

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"Une seule personne décide de tout"

Bref, avant le Bureau national du PS, l’ambiance est aux petits meurtres entre camarades. Le chassé-croisé, sans consultation des militants, n’est pas du goût de tous. "J’aime être sûr que ce qui se passe au PS soit décidé au PS", s’étrangle Guillaume Balas, le chef du courant de Benoît Hamon, nommé ministre de l'Education nationale. Alors qu’on donne Vincent Peillon potentiellement tête de liste en Ile-de-France pour les européennes, Guillaume Balas qui figure en n°3 sur la liste, enrage : "Personne ne m’a appelé. Je suis dans un parti politique, pas dans une officine de communication." Camarade de courant, Pouria Amirshahi enfonce le clou : "Je ne veux pas d’un arrangement sur un coin de table." Ce qu’un de leur proche résume : "C’est une seule personne qui est en train de décider de tout", se lamente-t-il en pensant à François Hollande. "Il faut que les militants puissent se prononcer", demande Jérôme Guedj, l’un des leaders de l’aile gauche, rejoint en cela par Marie-Noëlle Lienemann qui veut ce vote avant l'été. 

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Harlem Désir parti, que va-t-il se passer? "Il faut appliquer les statuts", tente un membre du Bureau national. Mais dans ce cas, que disent-ils? "Là, je ne sais pas mais il faut les appliquer. C’est une bonne réponse, non?", sourit-il avant de tourner les talons. "Il faut un vote au Bureau national puis un vote au Conseil national pour installer un premier secrétaire par intérim", croit savoir une autre. L'exécutif qui a mené l'opération de bout en bout a eu la délicatesse de laisser à Harlem Désir le soin d'officialiser le passage de témoin avec Jean-Christophe Cambadélis. Au delà des questions de procédures et de légalité - qui ont tout de même leur importance - le PS vient de s’offrir une petite crise de nerfs, avec une aile gauche plus remuante que jamais. 

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Source: JDD papier

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