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Défunts transférés à Rungis : et en plus, les familles doivent payer !
Un des entrepôts du marché de Rungis a été transformé en morgue face à la surmortalité due à l'épidémie de coronavirus.
NICOLAS PORTNOI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Défunts transférés à Rungis : et en plus, les familles doivent payer !

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Les familles des défunts transférés au marché de Rungis doivent régler des frais à un opérateur privé. Un coût jugé "anormal" par Christophe Castaner ce jeudi, qui a annoncé avoir demandé "un contrôle" sur les prix pratiqués.

Douloureuse dolorasa. En plus de voir leurs chers disparus transférés au marché de Rungis en raison de la surmortalité provoquée par la pandémie de Covid-19, les familles des défunts doivent s'acquitter de frais de conservation, comme l'a révélé Sandrine Thiéfine, présidente du réseau Pompes funèbres de France, ce mercredi 8 avril sur BFMTV. Prélevés par le groupe privé OGF, à qui la morgue installée dans un entrepôt du site a été confiée, ces coûts s'élèvent à 159 euros pour un forfait de 6 jours, selon un document consulté par l'AFP.

Cette durée correspond en principe au délai légal pour l'inhumation d'une personne décédée, mais est régulièrement dépassée compte tenu des circonstances. La journée supplémentaire est alors facturée à hauteur de 35 euros. "Ce n'est pas acceptable. On ne peut pas facturer aux familles un passage dans un entrepôt à Rungis", a dénoncé Sandrine Thiéfine.

"Un bâtiment excentré et isolé"

"Il me semble anormal que des contraintes liées au confinement et à des mortalités massives soient imputées financièrement aux familles", a réagi ce jeudi après-midi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, alors qu'il était interrogé par la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la gestion de l'épidémie et l'existence de cette morgue improvisée. "J'ai demandé qu'un contrôle soit fait précisément (...), que l'on fasse un point précis sur ces tarifications", a-t-il ajouté.

Un entrepôt de cette plaque tournante de l'alimentation en Île-de-France avait été réquisitionné par la préfecture de police de Paris le 1er avril, afin de soulager les chambres mortuaires de la région. L'accueil dans une chambre mortuaire d'un établissement de santé est gratuit pendant les trois premiers jours, contrairement à une conservation auprès d'un opérateur privé. Le marché de Rungis se dédouane également sur Twitter, assurant ne pas être à l'origine de ces coûts : "Un bâtiment excentré et isolé (...) a été réquisitionné gratuitement par [le préfet] pour mettre en place une maison funéraire. Les familles endeuillées y accèdent gratuitement. Notre rôle s'arrête ici". Il ne manquerait plus que les proches doivent payer à l'entrée...

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne