Le «mariage de guerre» de deux médecins amoureux

Publié

Coronavirus en ItalieLe «mariage de guerre» de deux médecins amoureux

Craignant de ne pas avoir le droit d'être informés de l'état de santé de l'autre si le coronavirus venait à frapper, deux médecins en couple depuis neuf ans se sont mariés jeudi.

Raul et Monica vivent ensemble depuis neuf ans. Tous deux sont médecins, et se sont rencontrés dans les couloirs d'un hôpital. Chirurgien orthopédiste à Parme, l'Italien de 48 ans a temporairement lâché sa spécialité pour venir en aide aux malades du coronavirus. Sa douce moitié, 35 ans, travaille à Reggio Emilia avec des patients atteints du Covid-19. De leur amour sont nés deux enfants de 3 et 2 ans, mais jamais le couple n'avait véritablement songé à se marier. C'est désormais chose faite: les amoureux se sont unis ce jeudi dans des circonstances particulières.

Si Raul et Monica ont décidé de franchir le pas après toutes ces années, c'est principalement pour se prémunir d'un crève-coeur supplémentaire en cas de coup dur, explique adnkronos. En effet, si une personne tombe malade, celui ou celle qui partage sa vie n'a le droit d'être informé(e) de son état de santé que s'ils sont liés par le mariage. «Le risque que l'un de nous attrape quelque chose, a beaucoup augmenté et pour nous protéger ainsi que nos enfants, nous avons décidé de nous marier» témoigne Raul Polo, qui qualifie cette union de «mariage de guerre», un «choix obligatoire de responsabilité», malgré tout l'amour qu'il porte à Monica.

Les mariages étant interdits en cette période de crise, les médecins ont écrit directement au maire de Parme pour leur expliquer la situation. «Nous avons vu la maladie et le danger est devenu réel, de nombreux collègues sont tombés malades et sont en train de mourir», ont expliqué Monica et Raul à Federico Pizzarotti. Celui-ci a compris la demande des deux médecins et accepté de célébrer lui-même leur union, jeudi. La cérémonie a été célebrée dans la plus stricte intimité: seuls les témoins et les enfants du couple étaient présents. «La grande fête, nous la ferons quand tout cela sera terminé», assure le quadragénaire.

(joc)

Ton opinion