Une piscine gonflable installée dans une cité de Saint-Ouen en plein confinement

La police est intervenue jeudi après-midi, à la cité Cordon. Un homme a été placé en garde à vue pour outrage et violence.

 Saint-Ouen, cité Cordon, ce jeudi 9 avril en fin d’après-midi. Les jeunes du quartier ont installé une piscine gonflable dans un recoin discret de la cité.
Saint-Ouen, cité Cordon, ce jeudi 9 avril en fin d’après-midi. Les jeunes du quartier ont installé une piscine gonflable dans un recoin discret de la cité. DR

    La baignade était formellement interdite. Ce jeudi, en milieu d'après-midi, la police est intervenue au cœur de la cité Cordon, à Saint-Ouen alors que des jeunes, profitant d'une température particulièrement clémente, se rafraîchissaient dans une immense piscine gonflable.

    Un contrôle qui a suscité quelques remous autour du bassin. « Un homme a été placé en garde à vue pour violence et outrage sur une personne dépositaires de l'autorité publique », indique ce vendredi le parquet de Bobigny.

    La piscine venait d'être installée dans un recoin de la cité. Ce sont les images d'une caméra qui surveille ce lieu connu pour être un important point de deal qui a alerté les fonctionnaires.

    « Dealers au chômage partiel »

    « Les jeunes, mineurs, qui ont été contrôlés, sont des dealers au chômage partiel que nous connaissons bien, ironise un policier. D'habitude ils donnent l'alerte mais comme le spot de deal fonctionne au ralenti, ils s'occupent comme ils peuvent. Ils ont monté cette piscine pour les plus jeunes. »

    Il s'agirait d'une première, dans cette cité, à en croire une habitante que l'initiative des trafiquants a étonnée.

    « Cette piscine illustre bien les difficultés à respecter le confinement dans les quartiers », souligne un policier. Quand l'un de ses collègues relativise : « Le bassin n'était pas au milieu de la rue, l'initiative n'était pas judicieuse mais elle est bien moins choquante que toutes ces familles qui jouent au football et font des joggings dans les quartiers plus bourgeois de la ville où à Paris. »

    Selon lui, le réel problème est celui de la sécurité et de l'hygiène : « Il n'y a évidemment aucune distance de sécurité, tout le monde se baigne dans la même eau, et une noyade est vite arrivée car le bassin n'est pas surveillé. »

    Un bassin de 21 000 litres sur un toit à Bondy

    Autre ville, même idée, plus discrète mais dangereuse : une piscine hors-sol de 21 000 litres équipée d'un filet de volley-ball était installée sur le toit d'un immeuble.

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    Personne n'a été interpellé et la structure n'a pas pu être démontée jusqu'à présent. Une société privée devait être mandatée par le syndicat de copropriété de l'immeuble pour vider le bassin.