Coronavirus : l’OMS met en garde contre le risque mortel d’un déconfinement hâtif

L’Organisation mondiale de la santé préconise une levée progressive des restrictions sociales.

 Genève (Suisse), le 24 février. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
Genève (Suisse), le 24 février. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Reuters/Denis Balibosue

    Il existe un risque de « résurgence mortelle ». L'Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre une mauvaise gestion du déconfinement à venir dans tous les pays qui ont pris des mesures de confinement face à la pandémie de Covid-19.

    « Je sais que certains pays préparent déjà la transition pour sortir des restrictions de confinement. Comme tout le monde, l'OMS aimerait voir les restrictions levées. Mais lever les restrictions trop rapidement pourrait entraîner une résurgence mortelle » de la pandémie, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'organisation.

    « Le reflux (de la pandémie) pourrait être aussi mortel que sa propagation s'il n'est pas géré convenablement », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse virtuelle à Genève (Suisse), siège de l'OMS.

    Eviter une nouvelle vague aussi dangereuse que la première

    « Chaque individu a un rôle à jouer pour vaincre la pandémie », insisté le docteur Tedros. En l'absence de vaccin, des épidémiologistes craignent une « deuxième vague » de contaminations en cas de déconfinement prématuré et désordonné. Selon des spécialistes en modélisation des épidémies de l'université de Hong Kong, relâcher les mesures de contrôle de façon hâtive ferait presque autant de nouvelles infections que lors de la première vague.

    La Chine a r ouvert une partie de la ville de Wuhan, dans la province de Hubei, berceau de la pandémie apparue en décembre 2019. La propagation de la maladie montre des signes de stabilisation ou de recul en Europe. Et les autorités de plusieurs pays, dont la France, commencent à envisager un déconfinement à plus ou moins court terme. L'OMS dit consulter les pays concernés pour élaborer des stratégies de desserrement progressif et sûr.

    Six conditions requises d'après l'OMS

    Six conditions doivent être remplies pour un déconfinement sécurisé estime l'OMS. 1. Contrôler la transmission du virus 2. Assurer l'offre de santé publique et de soins. 3. Minimiser le risque dans des environnements exposés comme les établissement de santé de longue durée. 4. Mettre en place des mesures de prévention au travail, dans les écoles et d'autres lieux fréquentés. 5. Contrôler le risque de cas importés. 6. Responsabiliser les populations.

    En France, le gouvernement a chargé un haut fonctionnaire, Jean Castex, de préparer le déconfinement. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a prévenu qu'il n'est pas encore d'actualité, et que le confinement, en vigueur depuis le 17 mars, « va durer ».

    Avec près de 1,5 million de personnes testées positives, dont plus de 92 000 morts, selon l'OMS, le monde reste dans un état de « panique », a averti le docteur Tedros. Tandis que l'Espagne et l'Italie, pays les plus durement touchés en Europe, entrevoient un ralentissement du fléau, « nous constatons une accélération alarmante dans d'autres régions », notamment en Afrique où l'OMS redoute « de graves épreuves » en raison du manque d'infrastructures médicales. De plus, un nouveau cas de fièvre hémorragique Ebola a été détecté dans l'est de la République démocratique du Congo alors que la fin de l'épidémie, qui a tué 2273 personnes depuis sa déclaration officielle le 1er août 2018, devait être prononcée lundi.