Plus de 180 infirmiers lorrains formés par le CHRU de Nancy pour renforcer les services de réanimation
Près de 185 infirmiers et infirmières de Meurthe-et-Moselle et des Vosges ont suivi une formation accélérée pour aller travailler dans les services de réanimation : 48 heures de théorie, mais surtout de pratique, proposées par le CHRU de Nancy pour renforcer les équipes.
Le cycle s'est terminé vendredi 10 avril. Pendant trois semaines et demie, trois équipes de cinq soignants (un médecin anesthésiste, un formateur infirmier anesthésiste et trois formateurs infirmiers) ont proposé des formations accélérées à près de 185 infirmiers et infirmières volontaires. Objectif : leur permettre d'être opérationnels dans les services de réanimation.
"Un peu de théorie, mais surtout beaucoup de pratique"
"Tout est parti de l'expérience de nos voisins alsaciens, raconte Catherine Müller, qui a organisé ces formations. Nos collègues alsaciens disant que les besoins en infirmières spécialisées ou en tout cas formées à la réanimation étaient indispensables dans cette épidémie de coronavirus." La directrice des écoles d'infirmiers anesthésistes, de bloc opératoire et de puéricultrices au CHRU de Nancy a donc rapidement mis sur pied ces formations accélérées. "Notre pari, c'était que le lendemain, quand les infirmiers prenaient en charge un patient, s'ils reproduisaient ce qu'ils avaient appris, ça se passait très bien", ajoute Catherine Müller. Une enquête va être menée auprès des infirmiers formés, mais les retours sont très bons, assure-t-elle.
"Ces deux jours m'ont permis de me remettre dans le bain de la réanimation - Estelle, infirmière.
Estelle Eckert, par exemple, a fait ses premiers jours cette semaine au sein du service de réanimation de la clinique Pasteur, à Essey-lès-Nancy. L'appréhension qu'elle a ressenti en amont s'est rapidement dissipée une fois en exercice. "Les gestes reviennent facilement", assure l'infirmière, spécialisée dans les soins intensifs en cardiologie.
L'ambiance d'équipe, certes particulière, mais extrêmement sereine, lui a permis aussi de prendre ses marques. "Il y a une grosse solidarité qui se met en place au sein de ces services. C'est très fort, et cela se ressent tout de suite, dès qu'on arrive".
C'est lourd, psychologiquement et physiquement.
Depuis, Estelle Eckert avoue se sentir "vidée", à la fois physiquement et psychologiquement. Elle enchaîne ses douze heures de travail, avec une pause d'à peine une heure au milieu. La soignante n'a qu'une envie en rentrant, c'est de dormir.
Mais en tout cas, cette expérience, elle l'assure, la marquera à vie. Et elle a déjà commencé à resserrer les liens entre les services.
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