London Breed n’a pas tergiversé. Lorsque la maire démocrate de San Francisco “a déclaré l’état d’urgence fin février”, la ville “n’avait pas encore un seul cas de coronavirus confirmé”, rappelle The Atlantic.

Près d’un mois après les premières mesures imposant la distanciation sociale, San Francisco et les villes voisines de la Bay Area sont devenues “un exemple national pour l’efficacité d’une action précoce et agressive” contre la pandémie de Covid-19.

Le nombre de cas recensés à San Francisco (872 au 12 avril dont 14 décès), est “bien inférieur à celui des métropoles de taille comparable comme La Nouvelle-Orléans, Detroit, Boston et Washington”, observe le magazine américain. À San Francisco, la courbe de l’épidémie “est basse et s’aplatit, et les patients n’affluent pas dans ses salles d’urgence”.

La question des sans-abri

San Francisco et la Californie dans son ensemble “ont eu beaucoup plus de mal que New York à augmenter leurs capacités de dépistage”, tempère The Atlantic, ce qui laisse supposer “une image trop rose de la crise dans cette région”. Et London Breed reste préoccupée “par l’importante population de sans-abri de San Francisco, et en particulier par les toxicomanes qui ne coopèrent pas aux pratiques de distanciation sociale”.

Mais les épidémiologistes et les autorités sanitaires soulignent que “la stabilité du système de santé publique et le faible nombre de décès à San Francisco” confirment le succès des mesures prises par London Breed.

La maire a ordonné le confinement des habitants et paralysé l’activité économique dans toute la ville à partir du 17 mars, “à un moment où San Francisco comptait moins de 50 cas confirmés de coronavirus”, souligne The Atlantic. Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, “a suivi avec un décret similaire à l’échelle de l’État quelques jours plus tard”. À cette date, la ville de New York comptait déjà plus de 2 000 cas positifs, mais elle a attendu jusqu’au 22 mars pour procéder au confinement.

Pour The Atlantic, les chemins divergents empruntés par San Francisco et New York, deux villes liées par un coût prohibitif du logement et des inégalités criantes, “reflètent un fossé plus large entre les côtes est et ouest du pays”.

La côte ouest a “probablement bénéficié des restrictions imposées par le gouvernement Trump à la fin du mois de janvier sur les voyages en provenance de Chine”, souligne le magazine, “tandis que le retard pris par le président pour interdire les vols en provenance d’Europe, ce qu’il n’a fait qu’à la mi-mars, a durement touché New York”.