Quand le New York Times encense la crêpe bretonne

Par Paul Bohec

Dans un article rédigé sur le New York Times, la chef américaine Gabrielle Hamilton raconte comment son expérience en Bretagne a changé sa façon de voir les crêpes.

La crêpe complète a été à l’honneur du New York Times il y a quelques jours.
La crêpe complète a été à l’honneur du New York Times il y a quelques jours. (Photo d’illustration Claude Prigent)

C’est un article tiré du New York Times qui va certainement faire sourire les plus chauvins d’entre nous. La chef américaine Gabrielle Hamilton y raconte son expérience dans une crêperie en Bretagne et comment elle a été conquise par la simple mais non moins efficace crêpe complète. « Les crêpes n’ont pas besoin d’être fantaisistes pour être délicieuses ».


« J’ai appris à connaître la crêpe de manière complètement différente »


« D’une certaine façon, quand je pensais aux crêpes, j’avais l’image d’un cuisinier en smoking qui enflamme une poêle en cuivre. Gants blancs, ustensiles en argent, nappe lourde et amidonnée… Je me souviens même de mon père qui ne les cuisinait, lui, pas en smoking mais avec une cravate », raconte-t-elle.

Mais comment sa perception des crêpes a-t-elle changé ? Nous avons remonté sa trace jusque dans les années 80 et à Montauban-de-Bretagne (35). À l’époque, l’établissement où Gabrielle Hamilton s’était rendue, La crêperie des sports, était tenu par Marie-Noëlle Balbot. « Une vieille amie de ma mère », écrit l’Américaine. Le commerce, qui a été repris depuis une trentaine d’années, n’accueille plus de clients pour sa crêperie mais continue toujours de faire office de bar-tabac, rue du Général-de-Gaulle, l’artère principale de la ville.

« J’y ai travaillé lors d’un hiver gris et humide en France, en Bretagne, reprend la chef de 54 ans. Ici, j’ai appris à connaître la crêpe d’une manière entièrement différente. »


La complète, sa préférée


« Le cuisinier, dont le prénom était Michel, ne portait qu’un t-shirt, une salopette ample et un tablier souvent sale. Quand il arrivait le matin, il battait les œufs et la farine, sans même mesurer, dans de grands bols en plastique, en utilisant suffisamment de liquide pour rendre la pâte fine et coulante ».

« Mais comment la crêpe robuste et totalement accessible en est-elle venue à être considérée comme un repas de type haut de gamme ? s’interroge Gabrielle Hamilton. Et comment en sommes-nous venus à penser que c’était quelque chose d’intimidant à faire ? Ce n’est qu’une crêpe, après tout ». La chef américaine précise que sa favorite était la toute simple complète.


Le cidre de la discorde


Elle livre d’ailleurs quelques petits conseils pour réussir au mieux le tournage de sa crêpe. « Vous en raterez forcément quelques-unes au début, jetez-les. Si la pâte s’épaissit, ajoutez un peu d’eau, un filet de bière… Une fois que vous avez atteint votre rythme et que la crêpe commence à prendre, vous cassez immédiatement votre œuf, déposez le jambon puis ajoutez le gruyère râpé. Au moment de la cuisson de l’œuf, le fromage aura fondu, le jambon se sera réchauffé et la crêpe elle-même aura un extérieur croustillant, au goût de noisette, comme le sarrasin grillé dans la poêle ».

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Malheureusement, Gabrielle Hamilton, après son ode à la crêpe bretonne, a l’outrecuidance de conclure son article en préconisant d’accompagner sa crêpe complète avec du cidre… normand.

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