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Guerre en Libye : le maréchal Haftar affaibli par l’implication croissante des Turcs

Le rapport de force a changé depuis le début de l’année, notamment après qu’Ankara a mis au service du gouvernement de Tripoli une nouvelle génération de drones.

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Publié le 17 avril 2020 à 00h40

Temps de Lecture 5 min.

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Des combattants du gouvernement d’accord national (GAN) fêtent la reconquête de la ville côtière de Sabratha, en Libye, le 13 avril.

La guerre continue en Libye. La pandémie de Covid-19 n’a aucun effet sur des combats qui s’intensifient autour de Tripoli, en dépit des appels internationaux à l’arrêt des hostilités pour mieux combattre le virus. « Comment demeurer confinés sous les bombardements ? », interroge un résident de la capitale joint par téléphone.

Depuis l’assaut déclenché il y a un an par les forces du maréchal Khalifa Haftar contre le gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj, basé à Tripoli, 150 000 personnes ont été déplacées dans cette région. « La poursuite des affrontements, qui entrave la mobilisation sanitaire contre le virus, est une véritable bombe à retardement », déplore une source onusienne. Les chiffres officiels de la contamination (48 cas, un mort) sont à l’évidence sous-estimés, compte tenu de la désorganisation du système de santé causée par la violence ambiante.

Sur le terrain militaire, l’escalade dont la Tripolitaine (ouest) a été le théâtre ces derniers jours consacre un renversement du rapport de force au détriment de l’Armée nationale libyenne (ANL, d’Haftar), à l’offensive depuis l’hiver avec un soutien résolu des Emiratis et des Russes. Le vent semble avoir tourné. Les partisans d’Haftar ont essuyé, lundi 13 avril, de cuisants revers en perdant le contrôle des localités côtières de Sabratha et Sorman, à moins de 70 km à l’ouest de Tripoli.

La reconquête de ces deux villes par les forces loyales au GAN, reconnu par la communauté internationale mais soutenu militairement par la seule Turquie, s’inscrit dans une contre-offensive plus générale en Tripolitaine, fragilisant les acquis d’Haftar. S’il tient toujours solidement Syrte, le maréchal a dû laisser ses adversaires de Misrata récupérer Abou Greïn, une localité stratégique située entre les deux cités, et voit désormais sa base militaire de Watiya, non loin de la frontière tunisienne, sous pression des forces pro-GAN. Un autre théâtre où la tension risque de monter est Tarhouna, principal bastion pro-Haftar, au sud-est de Tripoli, où des drones turcs au service du GAN commencent à frapper.

L’ANL sur la défensive

L’inflexion militaire en cours en Tripolitaine est, selon nombre d’analystes, le produit d’une implication croissante des Turcs aux côtés du GAN, et notamment de l’introduction d’une nouvelle génération de drones à la technologie plus efficace. « Le rapport de force a fondamentalement changé depuis le début de l’année, note Wolfram Lacher, chercheur à l’Institut allemand des affaires internationale et de sécurité (SWP), à Berlin. A l’époque, les Emiratis maîtrisaient le ciel au service d’Haftar. Or les drones turcs, ainsi que les systèmes de défense antiaérienne qu’Ankara a installés en Tripolitaine, ont maintenant pour effet d’empêcher l’aviation émiratie d’atteindre Tripoli ou Misrata. »

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