Les cas suspects à bord du Charles-de-Gaulle ont explosé après l’escale à Brest [Vidéo]

Par Stéphane Jézéquel

« C’est la merde dans le bateau, on ouvre une zone de confinement avec les premiers cas de Covid ». Le mail reçu, le mercredi 18 mars, par les parents d’un marin breton resitue le moment où la situation a basculé à bord du Charles-de-Gaulle.

Le porte-avions avait appareillé de Brest le lundi 16 mars, après trois jours d’escale depuis le vendredi 13 mars. Aucune visite à bord n’avait été autorisée pendant ces trois jours et la sortie des familles en mer, programmée le samedi 14 mars, avait été annulée.


Retour autorisé dans les familles


« Lorsque mon mari est venu chercher mon fils, le vendredi, vers 21 h 30, beaucoup de marins quittaient le bord pour rejoindre leurs proches. Des cars militaires partaient pour les bases de Lann-Bihoué et Landivisiau pour ceux que personne ne venait chercher », rapporte le père de famille. « Il a échangé avec le père d’un jeune marin originaire d’Ille-et-Vilaine qui cherchait un restaurant pour aller dîner », raconte la mère du marin actuellement confiné à Toulon.

« Lorsque notre fils est rentré à la maison (le vendredi 13 mars, vers 22 h, ndlr), il nous a parlé des gestes barrières difficiles à appliquer à bord. Mais, selon lui, personne ne semblait encore touché. Il était étonné par toutes les précautions que l’on prenait à la maison. On lui a même expliqué qu’on n’irait pas voter le dimanche ».

Le marin regagne le porte-avions, le lundi 16 mars. Pas de nouvelles, puis coup de tonnerre le mercredi 18 mars. « C’est la merde dans le bateau, on ouvre une zone de confinement avec les premiers cas de Covid », leur écrit leur fils qui s’inquiète du lointain retour à Toulon. Les cas suspects apparaissent en nombre, cinq jours après le début de l’escale brestoise. Il explique qu’une deuxième zone de confinement est en préparation. Le lendemain, la décision est prise d’interrompre la mission et de rentrer au plus vite à Toulon.


Courrier rassurant de l’autorité


Deux jours plus tard, les familles reçoivent un courrier rassurant de l’autorité militaire leur expliquant que des cas de fièvre existent bien à bord, mais pas en proportion supérieure à une autre mission, qu’il n’y a pas à s’inquiéter, que la situation est sous contrôle. Autour du 7 avril, les marins sont autorisés à appeler et à rassurer leurs proches, mais il leur est demandé de ne pas s’étendre sur les cas suspects qui explosent à bord.


« Pourquoi avoir maintenu la mission ? »


Placé en confinement à Toulon, à terre, le marin a été testé, mais attend toujours son résultat. Il ne présente pas de symptômes inquiétants, à part un mal de tête et de gorge. L’un des personnels de santé confiné à ses côtés lui explique qu’« on a retrouvé du virus partout à bord, dans tous les locaux habités et sur tous les ordinateurs ».

« Pourquoi les a-t-on laissés partir de Brest ? », s’interroge cette mère de famille, inquiète pour son fils parqué avec tous ces marins potentiellement contaminés. « Pourquoi avoir maintenu la mission alors qu’ils allaient juste faire des ronds dans l’eau ? ».

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