Confinement : un appel à suspendre le paiement des loyers, des locataires montrent l'exemple

Face aux difficultés économiques liées au confinement, des locataires ont décidé de suspendre le paiement de leurs loyers. Ils lancent un appel, vendredi 17 avril 2020.

Un appel à la suspension du paiement des loyers a été lancé par le DAL et plusieurs associations, vendredi 17 avril 2020.
Un appel à la suspension du paiement des loyers a été lancé par le DAL et plusieurs associations, vendredi 17 avril 2020. (©SL / actu.fr / archives)
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Ils sont une quarantaine de locataires, principalement à Paris mais aussi à ToulouseCoulommiers ou Nantes, à avoir répondu à l’appel de l’association Droit au Logement (DAL) pour « suspendre le paiement de leur loyer » durant l’épidémie de coronavirus. Ils appellent le gouvernement à un « moratoire des loyers pour les locataires en difficulté ».

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« Le confinement représente une charge supplémentaire »

Lancé via un site internet dédié mi avril, l’appel du DAL est soutenu par plusieurs organisations syndicales et étudiantes. Les signataires constatent qu’avec le confinement, « de nombreux locataires ne travaillent plus et, malgré les dispositifs mise en place, affrontent une baisse voire une suppression de leur revenu ». Avec des dépenses supplémentaires :

Le confinement représente aussi une charge financière supplémentaire : hausse de la charge alimentaire – il n’y a plus de cantines scolaires ou d’entreprise, de tickets restaurant -, d’eau et d’électricité…

Pour les signataires suspendant le paiement des loyers, le risque est que le maintien des loyers en plus de ces frais « va fragiliser de nombreux locataires du parc HLM et du marché privé », à un moment « où les loyers n’ont jamais été aussi chers ».

À Toulouse, une grève des loyers a été lancée fin mars. Un risque pour la Fédération nationale de l’immobilier, car « cela reviendrait à faire porter le poids de la crise sur des propriétaires loin d’être tous fortunés ».

Un « moratoire des loyers » réclamé au gouvernement

Plusieurs revendications sont listées à l’attention du gouvernement : moratoire des loyers pour les locataires en difficulté, suspension de toute sanction à l’encontre des locataires, budget pour apurer la dette des locataires en difficulté et mise en place d’une baisse des loyers, avec augmentation des APL, l’arrêt des expulsions et la construction de logements sociaux.

Les bailleurs de ces derniers, gérés par les communes et autres collectivités, sont appelés à « ne prendre aucune mesure à l’égard des locataires solidaires et de leurs locataires en difficultés ». Car cette action reste illégale : la suspension ou la baisse d’un loyer ne peut avoir lieu qu’avec accord du propriétaire, qui peut engager des poursuites. Des aides existent.

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La Confédération nationale du logement soutient l’idée d’un moratoire sur le loyers. De son côté, la Fondation Abbé-Pierre réclame « un fonds d’urgence d’aide à la quittance ». Il ne s’agit pas, écrit le DAL, de « demander l’aumône » : 

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De Paris à Caen, échelonnement, report ou cas par cas

Certaines villes ont d’ores et déjà pris des mesures pour les locataires de logements sociaux. C’est le cas à Paris, a annoncé mercredi 15 avril Anne Hidalgo :

Les locataires ayant des problèmes pour payer leur loyer du fait d’une baisse de revenus, ou dont la situation financière est fragilisée, sont invités à prendre attache sans attendre avec leur bailleur, qui saura proposer des solutions adaptées. Les locataires pourront se voir proposer un échelonnement des loyers impayés, d’une durée adaptée à leur situation, et bénéficieront d’un accompagnement pour l’apurement de leurs dettes.

En Île-de-FranceHauts-de-Seine Habitat a décidé de suspendre l’envoi des lettres de relance pour impayés. En Seine-Saint-Denis, deux bailleurs de Saint-Denis et Saint-Ouen proposent le report du loyer, ce que réclame un collectif à MontpellierComme à Rambouillet, à Caen, les situations difficiles sont gérées « au cas par cas » par les bailleurs sociaux, sans moratoire.

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