Une nouvelle réunion virtuelle vouée, selon l’entourage du président, à réfléchir à « la cohésion morale du pays face à la crise » sanitaire actuelle, et aux « moyens de rebondir » après la pandémie de coronavirus. En présence du ministre de l’intérieur Christophe Castaner, Emmanuel Macron devait s’entretenir, mardi 21 avril vers 17 heures, avec les responsables des cultes et de plusieurs associations laïques (1) par audioconférence.

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Assistent notamment à cet entretien le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF), Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), le grand rabbin de France Haïm Korsia, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui, le co-président de l’Union des Bouddhistes de France (UBF) Olivier Reigen Wang-Genh, et le métropolite orthodoxe Emmanuel Adamakis.

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Pour la première fois, le Conseil national des Évangéliques de France (CNEF), qui représente environ 70 % des églises évangéliques de l’hexagone, a également pu prendre part à la réunion cultuelle convoquée par l’Élysée. « Nous n’avions encore jamais participé à de telles consultations », précise Romain Choisnet, directeur de la communication du CNEF, non-membre de la Conférence des responsables des cultes en France (CRCF).

Représentée pour l’occasion par Clément Diedrichs, son directeur général, l’instance devait exposer, pendant cet entretien, ses recommandations quand aux modalités de déconfinement des 2 600 communautés protestantes évangéliques de France. « Même si ces communautés désirent toutes de nouveau se rencontrer physiquement, elles n’oublient pas que la priorité est de lutter contre la propagation du Covid-19 », développe un communiqué du CNEF portant sur la réunion, « [mais] les communautés protestantes évangéliques peuvent se satisfaire temporairement d’un rassemblement virtuel grâce aux outils numériques. Aussi, face à la crise sanitaire encore présente, le CNEF encourage ses membres à maintenir cette organisation exceptionnelle ».

Restrictions justifiées

« Il considère également que la rencontre de petits groupes intracommunautaires, avec souvent une forte variété d’âges, ne saurait être encouragée, faute de pouvoir assurer les gestes barrières correctement. Le CNEF estime les restrictions actuelles de la liberté religieuse conformes à la loi, puisque justifiées, nécessaires et proportionnées pour des motifs de santé publique. Il entend cependant être très vigilant sur le recouvrement de cette liberté dès que ce sera possible », poursuit le document.

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« Conscient que la santé mentale ou spirituelle de tout un chacun peut être mise à mal par l’absence de relations interpersonnelles, le CNEF demande que toute liberté soit donnée aux personnes souhaitant rencontrer personnellement un ministre du culte, dans un lieu de culte, un établissement médico-social ou à leur domicile », précise encore l’instance, ajoutant que le réseau de ses délégués départementaux est prêt « à collaborer étroitement avec les préfets et les maires pour mettre en œuvre les conditions de déconfinement au plus près du terrain. »

(1) Ont également été conviés les représentants de la Fédération nationale de la Libre-Pensée, du Comité Laïcité République, de la Grande Loge de France, du Grand Orient de France et de la Grande Loge féminine de France.