Île-de-France Violences en banlieue parisienne : 9 interpellations, une école brûlée

L'Est Républicain - 22 avr. 2020 à 14:30 | mis à jour le 22 avr. 2020 à 14:31 - Temps de lecture :
Depuis quatre jours, des violences sporadiques éclatent en banlieue parisienne, après un violent accrochage entre un motard et la police. Le motard a été grièvement blessé à la jambe. Photo AFP
Depuis quatre jours, des violences sporadiques éclatent en banlieue parisienne, après un violent accrochage entre un motard et la police. Le motard a été grièvement blessé à la jambe. Photo AFP

Neuf personnes ont été interpellées dans la nuit de mardi à mercredi dans l’agglomération parisienne où plusieurs communes ont été le théâtre de violences urbaines, et une école a été partiellement endommagée par un incendie volontaire à Gennevilliers, selon les autorités.

Aucun blessé

"La situation a été globalement maîtrisée sur l’agglomération parisienne et moins tendue que la nuit précédente", a commenté une source policière.

"Des incidents comme des jets de projectiles ou des incendies volontaires se sont concentrés sur quelques communes des Hauts-de-Seine, Gennevilliers, Nanterre et Villeneuve-la-Garenne, et de Seine-Saint-Denis, Aulnay-sous-Bois et Montreuil", a-t-on ajouté de même source.

La police a dénombré un total de neuf interpellations et n’a signalé aucun blessé au cours de cette quatrième nuit d’incidents dans l’agglomération parisienne dont l’origine remonte à l’accident d’un motard samedi soir impliquant un véhicule de police, à Villeneuve-la-Garenne.

La police a répertorié "quelques véhicules et des poubelles incendiées", sans en préciser le nombre, ainsi qu’un incendie dans l’école élémentaire Paul-Langevin de Gennevilliers.

"Je ne suis pas un enfant de chœur"

Selon le récit de la source policière, l’incendie "d’origine volontaire" a débuté vers 23h35 dans le bureau de la directrice de l’établissement avant de se propager dans d’autres salles du bâtiment.

"Un ou plusieurs individus se sont introduits dans l’établissement, avant le début de l’incendie. Le laboratoire central de la préfecture de police de Paris a réalisé des prélèvements sur place", a assuré la source policière.

La tension est montée d’un cran entre forces de l’ordre et habitants après l’accident du week-end dont les circonstances demeurent floues.

Dans une vidéo transmise mardi soir par son avocat, le motard gravement blessé à la jambe samedi, a lancé un appel au calme.

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"J’ai appris que vous aviez cassé des voitures. Je vous demande de rentrer chez vous, de vous calmer", déclare depuis son lit d’hôpital cet homme de 30 ans.

"Je ne suis pas un enfant de chœur mais je ne mérite pas tout ça", a-t-il ajouté.

Jambe fracturée

Alors qu’il circulait sans casque sur une moto-cross, il a eu la jambe gauche fracturée après avoir heurté la portière ouverte d’une voiture de police banalisée qui se trouvait à l’arrêt à un feu rouge.

L’accident, en plein confinement, a rapidement enflammé les réseaux sociaux, alimentés par des vidéos de témoins dénonçant une "bavure" policière, et provoqué des échauffourées dans la ville le soir-même.

Mardi soir, la préfecture de police de Paris, a interdit l’achat et la détention de feux d’artifices et autres articles pyrotechniques, dans l’agglomération parisienne, jusqu’au 27 avril.

Le gouvernement "vigilant", mais sans inquiétude

Les faits de violences urbaines dans l’agglomération parisienne ne sont "en aucune façon acceptables" et le gouvernement les "condamne", a déclaré mercredi la porte-parole Sibeth Ndiaye tout en réfutant toute "inquiétude" sur un hypothétique embrasement.

"De tels agissements ne sont en aucune façon acceptables, nous les condamnons et nous mettons les forces de sécurité intérieure dans tous les quartiers du territoire national et en particulier dans les quartiers les plus sensibles pour que l’ordre public soit en permanence assuré", a déclaré Mme Ndiaye à l’issue du Conseil des ministres.

Après quatre jours de tension, qui trouve son origine dans l’accident d’un motard samedi soir impliquant un véhicule de police à Villeneuve-la-Garenne, celle-ci est "très largement redescendue hier" (mardi), a souligné Mme Ndiaye.

"Nous considérons qu’à ce stade ces agissements demeurent néanmoins de faible intensité. Ils sont localisés, limités et donc aujourd’hui il n’y a pas lieu d’avoir des inquiétudes", sur un risque d’embrasement général des banlieues, a poursuivi la porte-parole.

"Mais nous sommes extrêmement vigilants et nous ne laisserons en aucun cas quiconque apporter du désordre dans un moment qui par ailleurs est particulièrement difficile pour l’ensemble de nos concitoyens", a-t-elle ajouté, évoquant le confinement strict en vigueur jusqu’au 11 mai pour combattre l’épidémie de coronavirus.