Génocide arménien : Geagea estime que la classe au pouvoir "agit parfois comme les autorités ottomanes"

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a commémoré jeudi le génocide arménien perpétré sous l'Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale, accusant la classe politique qui dirige le Liban d'agir dans certains aspects comme le faisaient les autorités ottomanes.

"La cause arménienne connaît davantage de solidarité et de compréhension à travers le monde et ne s'éteindra jamais (...). Nous appelons toutes les autorités à travers le monde à tirer les leçons de cette cause, afin que les sacrifices des martyrs ne soient pas vains", a affirmé M. Geagea, lors d'une allocution. 

Le chef des Forces libanaises, ancienne milice chrétienne durant la guerre civile de 1975-1990, a rappelé que "de nombreux martyrs parmi nos rangs étaient d'origine arménienne", sachant qu'une grande communauté d'origine arménienne réside au Liban, après avoir fui les massacres de l'Empire ottoman durant le siècle dernier.

Samir Geagea a en outre regretté l'absence de commémoration du génocide au Liban, en raison des mesures de confinement mises en place pour lutter contre la propagation du coronavirus. "L'absence de commémoration ne veut absolument pas dire que la cause disparaît. Celle-ci est gravée dans nos cœurs".

Le chef des FL a enfin établi un parallèle entre le génocide arménien et la situation de la population libanaise actuelle victime, selon lui, de la classe politique au pouvoir. "Nous sommes conscients qu'il faut tirer les leçons de l'histoire, surtout pour les petites populations, comme au Liban, où celle-ci subit, toutes classes et communautés confondues, des génocides perpétrés contre la nation, le pacte national, la Constitution, la loi, et la vie libre et digne, par un groupe qui contrôle les rouages du pouvoir et agit, dans certain cas, comme le faisaient les autorités ottomanes (...)", a estimé le leader chrétien, qui se revendique de l'opposition.

Près de 1,5 million d'Arméniens ont été tués de façon systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale. La Turquie récuse le terme de génocide, évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps. Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et nombre d'historiens.