Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Non, le roquefort n’est pas « un remède contre le Covid-19 »

Une publication partagée sur Facebook affirme que le professeur Raoult aurait travaillé à partir du « Penicillium roqueforti » pour trouver un remède contre le Covid-19. Mais c’est faux.

Le Monde

Publié le 22 avril 2020 à 20h09

Temps de Lecture 2 min.

Manger du roquefort est-il un bon remède contre le Covid-19 ? C’est l’hypothèse suggérée par un message sur Facebook qui a été partagé plusieurs centaines de milliers de fois depuis sa publication samedi 18 avril (par exemple ici).

Ce que dit la publication

Le texte est présenté comme un extrait d’un article de « La médecine au naturel ». Il explique, à grand renfort de mots savants, que le Penicillium roqueforti, champignon utilisé pour la fabrication du roquefort, aurait été utilisé par le professeur Didier Raoult, « notamment dans la conception de la chloroquine », remède testé par cet infectiologue marseillais dans le cadre la lutte contre le Covid-19.

Cette espèce de champignon « serait un agent des défenses immunitaires permettant de lutter efficacement contre la propagation du Covid-19 dans le corps humain, agissant comme un barrage à l’infection ».

Pourquoi c’est faux

Malgré le montage photo qui accompagne l’article, il n’y a aucun lien entre le professeur marseillais et le fromage aveyronnais. « Didier Raoult n’a pas pris position à ce sujet », fait savoir son attaché de presse.

Le Penicillium roqueforti existe bel et bien, c’est le champignon qui donne sa couleur caractéristique au roquefort et autres fromages à pâte persillée. Mais il n’y a aucune base qui permette de le relier à la chloroquine ou au Covid-19.

« Je ne trouve aucun lien dans toute la littérature scientifique », confirme Tatiana Giraud, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et à l’université Paris-Saclay, spécialiste des champignons, qui explique que « la seule chose qui s’en rapprocherait très vaguement est que certains antibiotiques, comme la pénicilline, sont des toxines naturelles de certains champignons [de type] Penicillium. Mais pas le Penicillium roqueforti, et pas la chloroquine, qui vient d’un arbre. »

L’auteur de la publication Facebook a lui-même reconnu, dans un message publié deux jours après, que son message était « une fake news positive », destinée à distiller « une pointe d’humour dans cette période compliquée », et à « faire parler du roquefort », qui est à la fois un fromage emblématique français et une filière économique importante pour l’Aveyron.

Il renvoie aussi vers un post de blog datant de 2012, qui confond le Penicillium roqueforti, la pénicilline et l’amoxicilline, pour finir par conclure qu’une part de fromage peut guérir un début de grippe saisonnière. Ce qui est également faux.

Le Monde
-50% sur toutes nos offres
Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 11,99 € 5,99 €/mois pendant 1 an.
S’abonner

Si l’intention de la publication d’origine est satirique, elle court toutefois le risque d’être partagée par des internautes qui la prennent au premier degré. Cette pseudo-recommandation s’ajoute à une longue série de faux conseils pour lutter contre le Covid-19, comme boire des boissons chaudes ou de l’alcool fort, ingérer de la vitamine C ou de la cocaïne pour tuer le virus.

Retrouvez tous les articles de vérification des Décodeurs dans notre rubrique.

Le Monde

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.