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C’est à un roman des frères Strougatski (Pique-nique au bord du chemin) qu’Andreï Tarkovski emprunte l’argument de ce chef-d’œuvre poétique et métaphysique. Stalker métaphorise le naufrage économique, moral et spirituel d’un monde où «l’organe de la foi est atrophié». La méditation du cinéaste russe anticipe aussi de troublante manière la catastrophe de Tchernobyl: les premiers pompiers qui tentaient de circonscrire le sinistre se surnommaient «stalkers», et le périmètre radioactif autour de la centrale nucléaire est devenu la Zone…
Peut-être l’avenir appartient-il aux enfants, comme la fille du Stalker, petite mutante paraplégique qui a le don de télékinésie. Au dernier plan du film, elle déplace des verres par la pensée. Au loin passe un train, emportant avec lui des bribes de L’Hymne à la joie…
«Stalker», d’Andreï Tarkovski, avec Aleksandr Kaydanovskiy (1979), 2h42. Disponible en DVD
Les précédents films de la série
«Soleil vert»: ton prochain, tu mangeras (1/5)«2012»: Il ne doit rien rester! (2/5)Omelette aux truffes dans «Les Derniers Jours du monde» (3/5)
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