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L’Arabie saoudite abolit la peine de flagellation

La Cour suprême du royaume a fait savoir qu’elle avait décidé de remplacer la flagellation par des peines de prison et des amendes.

Le Monde avec AFP

Publié le 25 avril 2020 à 12h15, modifié le 25 avril 2020 à 15h17

Temps de Lecture 2 min.

Manifestation contre la détention du blogueur saoudien Raif Badawi à Vienne, en Autriche, le 6 février 2015.

L’Arabie saoudite a supprimé la flagellation de son système pénal, une peine très critiquée par les organisations non gouvernementales (ONG) internationales. Le royaume ultraconservateur est régulièrement accusé de violations des droits humains par les ONG qui dénoncent, entre autres, cette peine applicable en cas de meurtre, d’atteinte à « l’ordre public » ou même de relations extraconjugales.

« La Commission des droits humains se félicite de la récente décision de la Cour suprême d’éliminer la flagellation comme peine potentielle », a déclaré, dans un communiqué vendredi 24 avril au soir, Awad Al-Awad, le président de cette commission, un organisme gouvernemental. « Au terme de cette décision, les précédentes condamnations à la flagellation seront remplacées par des peines de prison et des amendes, a-t-il ajouté. Cette réforme est un pas en avant considérable » en matière des droits humains.

La date exacte de la décision d’abolir la flagellation n’a pas été précisée. Elle n’a pas été rendue publique mais a été rapportée par plusieurs médias locaux, dont le journal gouvernemental Okaz, citant des « sources haut placées ». Selon Okaz, la Cour suprême a imposé aux tribunaux de n’appliquer la peine de flagellation « en aucun cas » et de se contenter « d’autres peines », comme l’emprisonnement ou des amendes.

Répression accrue contre les voix discordantes

Depuis que Mohammed Ben Salman est devenu prince héritier en 2017, l’Arabie saoudite est particulièrement montrée du doigt par les organisations de défense des droits humains. L’ouverture économique et sociale promue par le prince Mohammed s’est accompagnée d’une répression accrue contre les voix discordantes, au sein de la famille royale comme dans le milieu des intellectuels et militants.

Son image de réformateur a été grandement ternie par le meurtre du journaliste saoudien et critique du pouvoir, Jamal Khashoggi, assassiné au consulat de son pays à Istanbul en 2018. Un crime qui a provoqué un tollé international.

Vendredi, des ONG ont annoncé la mort en prison en Arabie saoudite, des suites d’un AVC, d’un important militant saoudien des droits humains, Abdallah Al-Hamid, qui purgeait une peine de onze ans pour avoir « rompu l’allégeance » au roi, « incité au désordre » et cherché à déstabiliser la sécurité de l’Etat, selon Amnesty International.

Le cas du blogueur saoudien Raif Badawi a été, ces dernières années, le plus emblématique. Défenseur de la liberté d’expression, il a été condamné en 2014 à 1 000 coups de fouet et dix ans de prison pour « insulte » à l’islam. En 2015, il a obtenu le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, décerné par le Parlement européen qui avait appelé à sa libération « immédiate ».

Au-delà des coups de fouet, le recours massif à la peine de mort en Arabie saoudite est également dénoncé par les ONG. « L’Arabie saoudite a exécuté un nombre record de personnes en 2019, malgré une baisse générale des exécutions dans le monde », a regretté Amnesty dans son rapport sur la peine capitale dans le monde, publié cette semaine. « Les autorités saoudiennes ont mis à mort 184 personnes l’année dernière, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré par Amnesty en une seule année dans le pays », a-t-elle précisé.

Le Monde avec AFP

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