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Cerveau et psy

Méditation : "Le bien-être, comme le violon, s’acquiert en s’entraînant"

Entretien avec Richard Davidson, professeur de psychiatrie à l'Université Wisconsin-Madison (États-Unis), qui s'est intéressé à la méditation. Un extrait du hors-série 196 de Sciences et Avenir.

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Richard Davidson

AFP

Cet article est extrait du Hors-Série de Sciences et Avenir n°196 (janvier - février 2019), consacré à la manière dont l'esprit peut guérir le corps. 

Comment en êtes-vous arrivé à vous intéresser à la méditation ?

En 1974, jeune diplômé de l’université de Harvard, je suis allé en Inde pour la première fois. J’avais 23 ans. Là-bas, j’ai découvert les effets que pouvait avoir la méditation sur le mental. Et j’ai eu l’intuition que cette pratique pouvait être utilisée pour apprivoiser les émotions et favoriser le bien-être. Naturellement, il y a une différence entre avoir une idée et l’étudier de manière sérieuse et rigoureuse. J’ai donc consacré trente années de ma vie à réaliser des études sur la question… et je ne suis pas près d’avoir fini !

Qu’avez-vous découvert en étudiant les différentes méditations ?

Grâce à nos travaux concernant leur impact sur le cerveau, nous avons observé que stimuler le mental conduit à des changements dans le comportement et les fonctions cérébrales. Et nous en sommes arrivés à cette conclusion : le bien-être peut être considéré comme une compétence. S’entraîner pour l’acquérir n’est pas fondamentalement différent d’apprendre à jouer du violon. Plus vous pratiquerez, meilleur vous serez dans ce domaine.

À partir de quel âge devrions-nous enseigner cette compétence ?

Le plus tôt possible ! Nous devrions enseigner aux enfants à reconnaître leurs émotions, à adopter la perspective des autres, dès l’âge de quatre ans. C’est en effet une période critique importante pendant laquelle le cerveau est particulièrement plastique, ce qui rend d’ailleurs plus aisé l’apprentissage d’une seconde langue ou d’un instrument de musique. Le moment est donc judicieux pour apprendre à s’initier aux pratiques méditatives de bienveillance. Et l’on peut continuer tout au long de sa vie, comme une hygiène personnelle. Si l’on reconnaît l’importance d’éduquer l’esprit - ce qui est au moins aussi important que de se brosser les dents -, on en prendra soin. Il suffit de quelques minutes par jour pour rendre le monde moins négatif. Vous pouvez me croire !

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