Il aura fallu 37 jours aux ingénieurs de la Nasa et du Jet Propulsion Laboratory pour développer le VITAL (Ventilator Intervention Technology Accessible Locally), un respirateur fabriqué pour pallier le manque d'appareils de la sorte aux Etats-Unis et spécialement conçu pour le traitement du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) qui touche les patients les plus sévèrement atteints par le coronavirus responsable de l'actuelle pandémie.
Tests réussis, délai de fabrication court
Après des phases accélérées d'ingénierie, de prototypage et d'essais le VITAL a franchi une nouvelle étape clé dans son processus d'homologation par la FDA, l'administration en charge du contrôle de la commercialisation des médicaments et dispositifs médicaux. La Nasa a en effet annoncé le 23 avril 2020 que le respirateur avait été testé avec succès par des médecins de l'Ecole de médecine Icahn du centre hospitalier Mount Sinai, à New-York. Il n'a pas été éprouvé sur de vrais patients mais dans le Laboratoire de simulation humaine du département d'anesthésie. Branché sur un mannequin capable de simuler les défaillances pulmonaires associées au SDRA, il s'est avéré efficace pour un large éventail de paramètres prédéterminés par les docteurs qui le jugent fiable pour le traitement des patients atteints de Covid et placés en réanimation.
Le VITAL a été mis au point avec beaucoup moins d'éléments que les respirateurs traditionnels et conçu avec des pièces déjà commercialisées ou pouvant être facilement fabriquées à la chaine. En outre, il est transportable et est adapté à l'usage en milieu extrahospitalier. Pour obtenir un tel résultat, les ingénieurs ont fait des choix : alors que les respirateurs hospitaliers peuvent traiter un grand nombre de détresses respiratoires de toutes causes, le respirateur de la Nasa n'est adapté que pour la prise en charge des SDRA liés au SARS-CoV-2. De plus, il est bien moins résistant : sa durée de vie est estimée à 3 ou 4 mois, juste de quoi passer la crise.
D'autres dispositifs à l'essai
Afin de limiter les recours aux respirateurs, les chercheurs du Centre de vol Armstrong de la Nasa en Californie, en partenariat avec la firme Virgin Galactic et d'autres entités régionales, ont eux élaboré un casque à oxygène pour traiter les patients atteints du Covid-19 présentant des symptômes mineurs. L'appareil permet d'assurer une ventilation en pression positive continue et donc de forcer l'apport d'air sur le même principe que les appareils utilisés pour traiter les apnées du sommeil. Le casque a été testé avec succès par les médecins de l'hôpital Antelope Valley, dans la ville de Lancaster et 500 exemplaires ont déjà été fabriqués. Là aussi une demande d'autorisation de distribution en urgence a été adressée à la FDA le 22 avril.
Un casque à oxygène en phase de développement. Crédit : Nasa.
Enfin, des spécialistes du Glenn Research Center dans l'Ohio qui avaient mis au point en 2015, avec une société locale un appareil portable, AMBUStat, qui décontamine en moins d'une heure les petits espaces comme les véhicules de secours ou les pièces accueillant du public en tuant les particules microbiennes dans l'air, travaillent à adapter leur innovation pour maximiser son efficacité contre le SARS-CoV-2.