Un nouveau palier vient d’être franchi en France. Les ventes en e-commerce n’ont jamais été aussi nombreuses. Le système du drive et de la livraison à domicile explosent depuis le début du confinement. Une récente étude de Nielsen laisse penser que la part de marché du e-commerce pour les produits de grande consommation pourrait rester au-dessus de 8%, même après le confinement.

Le drive et la livraison à domicile séduisent les français

Sur la période du 6 au 12 avril, les ventes en ligne ont doublé en France. La part du marché du e-commerce pour les biens de grande consommation est supérieure à 10%, contre 6% en 2019. Logiquement les spécialistes s’attendaient à une telle performance. D’après l’étude publiée par Nielsen, le drive est désormais l’un des moyens privilégiés par les français pour faire ses courses. Une tendance qui pourrait également perdurer après cette crise sanitaire.

Les drives les plus performants arrivent aujourd’hui à faire autant de chiffre d’affaires que le magasin auquel ils sont rattachés… Du jamais vu. Certains drives dépassent même les 500 000 euros de chiffre d’affaires par semaine. Des chiffres satisfaisants qui permettent de compenser les pertes du magasin. En réalité, les magasins de grande consommation ne connaissent pas réellement d’augmentation de leur CA, il s’équilibre simplement différemment entre les différents canaux de distribution.

Si le e-commerce explose pour les biens de grande consommation, ce n’est clairement pas le cas des autres marchés. Au début du mois d’avril, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) publiait un rapport montrant que 76% des sites avaient enregistré un recul de leurs ventes depuis le 15 mars. Contrairement à ce que nous pouvions imaginer les français ont réduit drastiquement leurs dépenses dans de nombreux secteurs.

Un taux de croissance de +98% pour le e-commerce alimentaire

Au cours de la première semaine de confinement, 1,2 million de foyers dont 500 000 retraités ont testé le drive, malgré de nombreux problèmes techniques. La démocratisation de cette pratique permet au e-commerce d’afficher un taux de croissance de 98% sur la dernière semaine. Selon Charlotte Palud, consultante spécialisée sur le e-commerce chez Nielsen France : « dans plusieurs grandes villes européennes comme Madrid, les livraisons de produits alimentaires ont dû être suspendues faute de trouver suffisamment de livreurs ».

Le constat le plus intéressant est le fait que la vente de certains produits explose beaucoup plus que d’autres. C’est par exemple le cas de produits frais. La viande, les fruits, les fromages ou encore les légumes sont de plus en plus plébiscités par les consommateurs du drive. Pour Daniel Ducrocq, Directeur du service distribution chez Nielsen :

« En Chine, où le e-commerce a atteint 30% de part de marché sur l’alimentaire pendant le confinement, 89% des consommateurs disent vouloir effectuer désormais plus fréquemment des achats online de produits frais et de première nécessité ».

La même tendance pourrait être observée en France à la sortie du confinement.