"Une aberration": tollé en Espagne après qu'une ville ait aspergé sa plage d'eau de javel pour protéger les enfants du coronavirus
- Publié le 29-04-2020 à 15h58
- Mis à jour le 29-04-2020 à 16h01
Les autorités ont elles-mêmes reconnu qu'il s'agissait d'une erreur.
L'Espagne, troisième pays le plus endeuillé du monde par le coronavirus, a pour la première fois laissé sortir les enfants ce dimanche 26 avril. Confinés chez eux avec leurs parents depuis le 14 mars, les moins de 14 ans ont désormais le droit de prendre l'air une heure par jour, entre 9 et 21 heures. Un assouplissement des mesures qui a effrayé certaines villes. Au point que les autorités d'une station balnéaire ont pris des dispositions drastiques pour éviter que les plus jeunes soient contaminés. Les plages de la ville de Zahara de los Atunes ont ainsi été aspergées d'une solution réalisée à base d'eau de javel.
"C'est une aberration", a regretté María Dolores Iglesias, à la tête d'un groupe de volontaires qui protègent l'environnement dans la région. "Le liquide a tué tout ce qui se trouvait sur le sol de la plage, il ne reste plus rien, même pas un insecte".
S'adressant à la presse espagnole, la militante a admis qu'il était logique que l'eau de javel soit utilisée comme désinfectant dans les rues, sur l'asphalte. Mais Maria Dolores Iglesias n'a toutefois pas compris pourquoi on en avait fait usage sur la plage de la station balnéaire. "Les dégâts sont brutaux, ça a dévasté les dunes et les autorités ont brisé toutes les règles", a-t-elle fustigé. "C'est dingue quand on sait que le virus vit à l'intérieur des gens et non sur les plages. Qui plus est, cet environnement a sa propre manière de se nettoyer. Ce n'était vraiment pas nécessaire."
Les autorités de Zahara de los Atunes ont, elles-mêmes, reconnu qu'elles avait commis une erreur. "Mais nous l'avons fait avec les meilleures intentions", s'est justifié Agustín Conejo, arguant qu'il s'agissait avant tout de vouloir protéger les enfants venus voir la mer.
Quoi qu'il en soit, le gouvernement régional andalou envisagerait à présent d'imposer une amende à la station balnéaire, selon le journal espagnol El Pais.