Récit : L'éditeur qui a fabriqué Donald Trump

Dans les années 1980, c’est un livre, « The Art of the Deal », qui va faire de Donald Trump une figure nationale et lui rapporter des millions de dollars. Son éditeur de l’époque, Peter Osnos, se remémore la genèse de cet essai qui a « fait » le futur président des États-Unis.
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Donald Trump lors de la soirée de lancement de The Art of The Deal, accompagné de Fred Trump, Blaine Trump et Robert Trump.Ron Galella Collection via Getty Images

L’automne 1984, quelques mois après avoir pris mes fonctions de directeur éditorial chez Random House, je déjeunais avec le propriétaire, Samuel ­Irving Newhouse Jr., dit « Si » (dont la famille possède Condé Nast, le groupe qui publie Vanity Fair), et le PDG, Robert Bernstein, qui m’avait débauché du Washington Post. Nous nous trouvions aux Bahamas pour un séminaire commercial. On m’avait dit que Si Newhouse était d’ordinaire un homme calme et flegmatique, mais qu’il y avait un sujet à propos duquel il s’animait : Donald Trump. À l’époque, Trump, qui venait d’achever la construction d’une étincelante tour sur la Cinquième Avenue, était connu depuis une dizaine d’années. En 1976, The New York Times le classait « no 1 » des promoteurs immobiliers de la ville. « Il est grand, mince et blond, lisait-on dans son portrait, et il ressemble beaucoup à Robert ­Redford. » Plus récemment, sur la suggestion de Roy Cohn, célèbre avocat et entremetteur new-yorkais, un ami intime de Newhouse depuis l’école primaire, Trump avait fait la couverture de GQ, le magazine masculin de Condé Nast. Un numéro qui, d’ailleurs, s’était particulièrement bien vendu.

Ce Trump, disait Si Newhouse, était bien plus qu’un nouveau venu. Il était parvenu. D’habitude, Newhouse n’intervenait pas dans les projets éditoriaux, mais là, il en alla tout autrement. « Faisons un livre avec Trump », dit-il. J’avais été embauché par Random House pour négocier et publier, entre autres choses, des livres à fort potentiel écrits par des personnages publics. Newhouse m’indiqua qu’il pouvait m’arranger un rendez-vous avec Trump et il fut décidé que Howard Kaminsky, du service commercial de Random House, et moi l’accompagnerions. Kaminsky était un ami de Newhouse et celui-ci l’avait choisi plutôt que Bernstein. Le jour du rendez-vous, nous fûmes conduits dans le bureau de Trump au vingt-sixième étage de la Trump Tower par son élégante assistante personnelle, Norma Foerderer (elle-même serait secondée plus tard par Rhona Graff qui la remplace désormais auprès de Donald Trump à New York.) Le bureau offrait une vue spectaculaire sur Central Park et le Plaza Hotel que Trump convoitait. Les murs étaient couverts de coupures de magazines dans lesquels il était apparu et de quelques plaques. Trump disposait d’une grosse console téléphonique, mais il interpellait les gens, Norma la première.

Newhouse prit la parole. Il présenta une ­maquette de couverture – fond noir, photo de Trump, son nom et le titre en lettres d’or. Le magnat aimait bien mais il ajouta qu’il fallait que son nom soit plus grand. Était-il sérieux ou se moquait-il de lui-même ? Ce n’est pas clair. En tout cas, à la fin de la conversation, Trump était partant pour faire le livre. Nous apprîmes rapi­dement qu’une plume du nom de Tony Schwartz, qui avait travaillé à Newsweek et au New York Times, lui avait déjà proposé un concept de livre qu’ils pourraient faire ensemble et qui s’appellerait The Art of the Deal (Trump par Trump, Éditions de l’Archipel, 2017, pour la version française). Tout était en place. L’avance sur recettes fut fixée à 500 000 dollars (plus d’un million d’euros actuels), à partager à parts égales, au premier dollar, avec Schwartz, le co-auteur. Je ne me souviens pas avoir dû négocier avec un agent ou un avocat. Nous étions maintenant en 1985 et je m’occupais d’autres livres, dont les Mémoires de Tip O’Neill, président (démocrate) de la chambre des représentants, et celles de Rosalynn et Jimmy Carter intitulées Everything to Gain : Making the Most of the Rest of Your Life. Je fis aussi signer un contrat à Natan Sharansky, un Juif russe dissident que j’avais rencontré du temps où j’étais correspondant du Washington Post à Moscou, dix ans plus tôt. Nous avions tous les deux été attaqués par les autorités soviétiques : lui, soupçonné d’être un espion et moi, son officier traitant américain. Condamné pour trahison, Sharansky passa neuf ans en prison. Lorsqu’il fut libéré, en 1986, Robert Bernstein, ardent défenseur des droits de l’homme, s’envola avec moi pour Israël pour lui rendre visite et lui proposer de publier son histoire chez Random House.

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Joe Schildhorn/Patrick McMullan via Getty Images

J’en étais encore à apprendre mon métier d’éditeur. Avec O’Neill et les Carter, je me comportais aussi en journaliste, leur posant des questions et retranscrivant leurs interviews. Quand Sharansky a eu fini son manuscrit, je suis retourné en Israël et il me l’a lu en russe. L’élaboration du livre de Trump fut assez différente. En 2016, Tony Schwartz a déclaré à Jane Mayer qu’il regrettait profondément de lui avoir prêté sa plume. Pourtant il n’était pas son nègre – et certainement pas anonyme : son nom figure en grosses lettres sur la couverture. Je n’ai pas de raison de douter de la sincérité des regrets de Schwartz, mais son travail sur le livre fut magistral. Il avait suivi Trump, retranscrit ses histoires et rendu le récit lisible. Il l’avait présenté sous son meilleur jour – celui sous lequel le magnat voulait être vu. Il ne restait pas grand-chose à faire pour l’éditeur que j’étais. Tous les autres aspects éditoriaux me revenaient : la maquette du livre, sa présentation et sa promotion. Je devins le VRP pour Random House d’un ouvrage dont nous pensions qu’il ferait un carton durant les fêtes de fin d’année en 1987. Kaminsky aurait dû piloter nos efforts, mais Bernstein, qui s’était tenu à bonne distance du projet, l’avait remercié en octobre. La successeure de Kaminsky, Joni Evans, venait de la maison d’édition Simon & Schuster. Et tandis qu’elle prenait ses marques chez nous, le référent pour The Art of the Deal, c’était moi.

J’ai accompagné Trump à des rendez-vous avec des patrons de réseaux de distribution dont le plus puissant à l’époque était Waldenbooks, avec plus de mille points de vente et vitrines à travers tout le pays. Son PDG, Harry Hoffman, un homme aussi impressionnant qu’égoïste, trouvait que les éditeurs avaient une conception surannée et rétrograde de la distribution des livres. Au cours de notre déjeuner dans un restaurant français chic du centre de Manhattan, j’ai vu les deux hommes tomber d’accord : ils allaient faire de The Art of the Deal un phénomène d’édition.

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Wojtek Laski/Getty Images

« Un survivant du succès »

La fête de lancement se tint en décembre 1987 dans l’atrium de la Trump Tower. Tenue de soirée exigée, photographes et projecteurs partout. Dans le comité d’accueil, aux côtés de Trump, Newhouse et Schwartz, je me retrouvai à serrer la main du boxeur Mike Tyson, de l’animatrice télé Barbara Walters, du patron de Fox, Barry Diller, et de l’écrivain Norman Mailer. Ce dernier, étonnamment, avait été un ami proche de Roy Cohn. J’ai porté le toast inaugural. L’ambiance était joyeuse. Au même moment, ma femme, Susan, se trouvait à Moscou avec la délé­ga­tion de Human Rights Watch, pour laquelle elle travaillait, et rencontrait d’importants dissidents surveillés par le KGB. De tout notre mariage, depuis le début des années 1970, Susan et moi n’avons jamais été aussi éloignés qu’à ce moment-là.

Le livre s’est installé durablement au sommet des ventes. L’intérêt médiatique fut d’emblée intense. Les émissions télévisées phares de l’époque – celle de Phil Donahue le jour, celle de Larry King le soir – et toutes les autres entre, voulaient recevoir le jeune et sémillant magnat de l’immo­bilier new-yorkais. Les 125 000 exemplaires du premier ­tirage s’écoulèrent très rapi­dement. Des réimpressions suivirent et, presque chaque jour, des livres étaient expédiés pour faire face à la demande. Trump était ravi.

Schwartz se fâchait quand certains libraires étaient en rupture de stock. En liaison directe avec nombre d’entre eux, il nous appelait, furieux, pour remonter les pénuries. J’ai toujours pensé que des deux auteurs de ce bouquin, Schwartz était le plus frénétique. Avec son contrat à 50 / 50 sur les droits, il était sur le point de faire fortune.

«M. Trump nous fait croire, ne serait-ce que pour un instant, au rêve américain. On dirait un conte de fées. »

The New York Times

La rumeur courait que Trump achetait lui-même l’ouvrage pour gonfler les ventes mais c’est improbable : Trump ne dépense pas d’argent quand ce n’est pas nécessaire. Mais il ne restait pas passif non plus. Joni Evans m’a raconté que, quelques jours avant Noël, il l’a appelée un soir chez elle parce qu’il voulait qu’un millier d’exemplaires soit livré à Aspen où il partait skier pour les vacances.

« Donald, c’est Noël, lui avait-elle répondu. Tous les entrepôts sont fermés. – Débrouillez-vous », ordonna-t-il. Et il offrit d’utiliser son avion. Joni Evans appela Si Newhouse. L’entrepôt fut ouvert. Les exemplaires rejoignirent Aspen où ils furent vendus. Au mitan de 1988, The Art of the Deal s’était écoulé à un million d’exemplaires dans sa version brochée. Tout au long de cette période, mes relations avec Trump étaient au beau fixe. Il était tellement heureux d’avoir été sollicité par Newhouse ! Ce livre lui avait permis d’atteindre, facilement, une notoriété nationale. La critique du New York Times s’achevait ainsi : « M. Trump nous fait croire, ne serait-ce que pour un instant, au rêve américain. On dirait un conte de fées. »

Au printemps suivant, mon fils Evan, alors âgé de 12 ans, se passionna pour le catch. Un combat exhibition de la World Wrestling Federation était programmé à Atlantic City. Trump parrainait l’événement. J’ai appelé à son bureau, parlé à Norma et reçu trois invitations. Le jour du spectacle, Trump est entré dans la salle sous un tonnerre d’applaudissements. C’était bien avant l’émission « The ­Apprentice », mais il était déjà au moins aussi célèbre pour l’assistance que les lutteurs vedettes, dont Hulk Hogan, présents sur le ring ce jour-là.

Comme on pouvait s’y attendre, Trump et Newhouse finirent par proposer de publier une suite à The Art of the Deal. L’affaire fut donc lancée. Newhouse et moi fûmes invités à déjeuner à bord du Trump Princess, le yacht de 63 mètres acheté par le magnat au sultan de Brunei, au mouillage sur l’East River. Ce dont je me souviens le mieux, c’est qu’au moment du dessert, Newhouse avait promis une avance de deux millions et demi de dollars, cinq fois celle du premier tome. Une nouvelle fois, j’en serais l’éditeur.

À cette époque, je sentais que l’univers de Trump commençait à s’assombrir. En octobre 1989, trois dirigeants de ses casinos avaient péri dans un accident d’hélicoptère. Quand je lui présentai mes condoléances, Trump me répondit : « Dire que j’étais censé me trouver à bord. » Puis la rumeur de remous dans son mariage avec Ivana commença à se répandre, malgré le rôle dirigeant joué par son épouse dans sa récente acquisition du Plaza. Il y avait une autre femme dans sa vie, mais son identité n’était pas encore connue. Trump continuait à ouvrir des casinos à Atlantic City, notamment le Taj Mahal, mais on le disait surmené. Fin mai 1990, on avait un premier jet de manuscrit pour le deuxième tome. (Schwartz n’étant pas disponible, nous avions recruté Charles Leerhsen, excellente plume de Newsweek qui avait co-écrit les Mémoires du pilote d’avion Chuck Yeager.) La seule fois où j’ai vu Trump perdre son sang-froid, c’est quand le photographe, envoyé à son bureau de la Trump Tower pour réaliser la future couverture du livre, a collé au plafond des sacs-poubelles noirs afin de réduire la luminosité. Quand Trump les a vus, il a exigé leur retrait immédiat et menacé le photographe de lui facturer les éventuels dommages causés à la peinture. Sur la photo retenue, Trump jetait une pomme en l’air. Le texte de quatrième de couverture disait : « C’est la deuxième phase de ma vie, celle où les acquis se consolident et les victoires, parce qu’elles sont plus difficiles à remporter, sont d’autant plus précieuses. Je sais que, quoi qu’il arrive, je suis un survivant – un survivant du succès, ce qui est assez rare, j’en conviens. »

Cette année-là, la grande convention des éditeurs et libraires se tenait à Las Vegas début juin. Trump était invité à y prendre la parole au cours d’un petit-déjeuner qui rassemblerait trois mille personnes. La veille, Random House donnait une réception avec un millier de convives à l’hôtel Mirage, en l’honneur de Trump et de l’écrivaine Jean M. Auel, auteure de la série « Le Clan de l’ours des cavernes ».

« Un ego soudain détraqué »

J’étais censé chaperonner Trump. Notre organisation était minutée. J’allai le chercher à l’aéroport au pied de son jet dans une longue limousine et, quand il monta dans la voiture, il m’annonça une surprise. Et Marla Maples, sa maîtresse secrète, monta à son tour. Au Mirage, Trump et Maples s’installèrent dans une énorme suite avec piscine privée. À l’heure prévue, j’allai le chercher pour la fête. Maples m’ouvrit en bikini. Après la réception de lancement du livre, ­Donald Trump, Si Newhouse, Alberto Vitale, alors nouveau PDG de Random House, Joni Evans et moi-même nous retrouvâmes pour dîner dans une salle privée avec un petit groupe de libraires de premier plan, dont le propriétaire de la chaîne Barnes & Noble, Leonard Riggio, ainsi qu’E. Bronson Ingam et son épouse Martha, les propriétaires du plus important distributeur de livres du pays. Alors que nous nous mettions à table, Maples fit son apparition. Étant donné qu’elle était censée rester incognito, sa présence fit sensation.

Tôt le lendemain matin, je tombai sur la dernière édition du Wall Street Journal, qui faisait sa « une » sur les finances de Trump. Pour résumer, c’était la catastrophe. Ses dettes se comptaient en milliards. Le récit du quotidien, en tout état de cause, le démo­lissait. Lors du petit-déjeuner des libraires ce ­matin-là, Trump prononça un discours plein d’entrain. Il me sembla qu’à part l’équipe de Random House, aucun des participants présents dans la salle n’avait lu le journal.Le parterre enthou­siaste n’avait l’air au courant de rien.

Trump quitta la scène et nous nous hâtâmes de rejoindre son avion pour New York. Mia ­Vitale me glissa alors à l’oreille : « Sortez ce livre au plus tôt. Ce mec est une planche pourrie. » Pendant le vol, je scrutai le visage de Trump. Aucune trace d’anxiété. Je ne me souviens pas que quiconque ait évoqué l’état de ses finances. Après un somptueux déjeuner avec crevettes, charcuteries et assortiment de desserts, Trump s’éclipsa avec Maples dans sa cabine privée dont ils resurgirent une heure et demie plus tard. Après avoir lu l’article du Wall Street Journal, je n’aurais pas été surpris s’il avait ouvert la porte du jet pour se jeter dans le vide. Mais il restait imperturbable. Nous atterrîmes en début de soirée.

Notre équipe de Random House s’arrangea pour que le livre soit terminé et distribué le plus rapi­dement possible. La sortie fut avancée à la mi-août. À peu près à cette époque, j’appris que le magazine New York avait l’intention de publier un repor­tage sur le livre et les déboires financiers et matri­mo­niaux de Trump. Il me fut demandé de fournir une photo de moi pour illustrer l’article. Très inquiet à l’idée qu’ils la légendent : « Il a édité ce chien », j’appelai Ed Kosner, l’éditeur du magazine que je connaissais un peu, et je lui demandai s’il accepterait de me laisser en dehors de cette histoire si je lui dégotais une photographie meilleure que la mienne. Il me répondit que je pouvais toujours essayer.

Aidé de Carole Schneider, la directrice de la publi­cité de Random House, j’épluchai les planches contacts des photos de la soirée au Mirage. Nous en trouvâmes une de Donald Trump avec Si Newhouse, Alberto Vitale, Joni Evans et l’écrivain John Updike. Elle satisfit Kosner et je fus épargné, même si j’étais cité dans l’article, affirmant que nos attentes concernant ce deuxième livre de Trump, Surviving At the Top (Survivre au sommet, Éditions de l’Archipel, 2018 en français), étaient positives.

Random House publia des centaines de milliers d’exemplaires. Cette fois, les comptes rendus se firent rares et souvent défavorables. Étrillé dans The New York Times par le journaliste économique Michael Lewis, le deuxième tome, « portrait d’un ego soudain détraqué », resta néanmoins sept semaines parmi les quinze meilleures ventes de livres du quotidien. Warner Books en acquit les droits pour un million de dollars. (Ils changèrent le titre en The Art of Survival et le sortirent en poche en juillet 1991.)

« Dans un monde en manque de héros, certains critiques de Trump concèdent un étrange respect pour son insistance à être lui-même. »

The New York Times

Je ne l’avais plus ouvert depuis lors, mais en tombant dessus récemment, j’ai découvert qu’il contenait un paragraphe extrait d’un éditorial du New York Times publié peu de temps après les révélations du Wall Street Journal sur les finances de Trump. Le paragraphe se terminait ainsi : « Arrogance ? Bien sûr, et pourtant dans un monde en manque de héros, même certains des critiques de Donald Trump concèdent un étrange respect pour son insistance à être lui-même, même de façon outrageuse, et se surprennent à espérer parfois qu’il aura la force et la chance de s’en sortir. »

Avec ce deuxième tome derrière nous, mes contacts réguliers avec le magnat s’estompèrent. Il continua à se débattre avec ses affaires. En 1990, il recruta Stephen Bollenbach, directeur financier de l’entreprise qui possédait Holiday Inn, et il lui donna pour mission d’apurer ses dettes. Il est difficile de savoir comment Bollenbach s’acquitta de cette tâche. Toujours est-il que certains avoirs de Trump, dont le Trump Shuttle, le Plaza Hotel et son yacht furent liquidés. À cette époque, le bruit courrut que Bollenbach limitait Trump à une indemnité mensuelle de 450 000 dollars (800 000 euros actuels). En deux ans, le plus gros de la tempête semblait passé. Lorsque je lui demandai comment il avait trouvé Bollenbach et comment il l’avait persuadé de redresser ses finances et de remettre sur pied The Trump Organization, il m’expliqua qu’il avait lu un article sur lui dans Busi­ness­week. Tout simplement.

On me demande souvent si je regrette d’avoir été l’éditeur du livre qui a fait de Trump une figure nationale. La réponse est non. Pour le journaliste que j’avais été, Trump était un sujet incroyable. Si Newhouse m’a confié Trump pour ce premier livre ; pour le suivant, c’est avec un auteur reconnu que j’ai travaillé. Près d’une décennie après la publication de The Art of the Deal, on m’a demandé d’éditer un troisième tome. À cette époque, il me semblait que j’avais fait mon temps chez Random House. J’étais impatient de lancer ma propre petite maison d’édition, qui s’appelle PublicAffairs. J’ai quitté Random House un an avant la sortie de The Art of the Comeback en 1997. Et jamais je ne l’ai regretté.