« La disparition de La Poste, on l’a plutôt mal vécu. » A l’image de nombreux élus locaux, Jean-Jacques Lachamp, le maire de la petite commune de Nibles, dans les Alpes-de-Haute-Provence, n’a pu que constater, sidéré, la réduction drastique du service postal lors du confinement. A l’échelle nationale, le nombre de bureaux de poste a été ramené de 7 700 à 1 600. Dans son département, 29 des 34 bureaux de poste ont fermé du jour au lendemain, sans préavis, et bon nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) n’ont plus été approvisionnés. « Pendant trois semaines, les trois-quarts du département n’ont pas eu accès au numéraire, certains devaient faire plus de 40 kilomètres pour retirer des billets », souligne M. Lachamp.
La crise sanitaire a également fortement perturbé la distribution du courrier et des colis, qui est passée de six jours à trois jours par semaine. « Lorsque j’ai constaté que la tournée se limitait au mercredi-jeudi-vendredi, j’ai dit halte au feu, ajoute l’édile, car le lien social que représente le passage du facteur, c’est très important dans nos coins isolés, surtout dans cette période compliquée. »
Avec la perspective du déconfinement, le groupe se prépare désormais à rétablir son service. Selon un plan de déconfinement présenté ce mardi 5 mai, La Poste projette de reprendre, à partir de la semaine du 11 mai, la distribution des colis, des lettres recommandées et de la presse quotidienne six jours sur sept, du lundi au samedi. Les lettres prioritaires seront aussi progressivement distribuées le samedi, contrairement aux autres courriers (lettres vertes, courrier de gestion…), distribués cinq jours par semaine, du lundi au vendredi.
Enfin, à partir du 11 mai et jusqu’à la fin du mois, la totalité des bureaux de poste rouvriront progressivement leurs portes, ainsi que la quasi-totalité des points de contact installés en partenariat avec les mairies et les commerçants. A la mi-mai, 97 % du parc de DAB devraient être en service.
« Pour la première fois, La Poste a été défaillante »
Mais que s’est-il passé au sein du groupe public pendant ces huit semaines de confinement pour qu’il soit amené à restreindre à ce point ses services ? Patrick Chaize, sénateur (Les Républicains) de l’Ain, président de l’Observatoire national de la présence postale, constate que, « pour la première fois, La Poste a été défaillante, de façon importante et uniforme sur le territoire ». Il a jugé la situation suffisamment « catastrophique » pour réunir, fin mars, l’Observatoire, « afin que La Poste s’explique ».
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